Après un mois à la tête de l'Etat, Abdelkader Bensalah ne fait que rétropédaler plutôt que de répondre aux revendications légitimes du peuple, estime le FFS. Aussitôt prononcé, aussitôt critiqué. Le discours d'Abdelkader Bensalah de dimanche soir, a provoqué les foudres des partis de l'opposition, y voyant un signe, on ne peut plus clair, que les décideurs actuels "sont radicalement résolus à exécuter et à imposer leur propre feuille de route". "Le FFS constate avec consternation que les décideurs actuels, qui sont visiblement exclusivement issus du cercle fermé de l'état-major de l'armée, au lieu de répondre au sursaut historique de la dignité du peuple algérien, sont radicalement résolus à exécuter et à imposer leur propre feuille de route", lit-on dans un communiqué diffusé, hier, par le Front des forces socialistes (FFS). Après un mois à la tête de l'Etat, Abdelkader Bensalah ne fait que rétropédaler plutôt que de répondre aux revendications légitimes du peuple, estime le FFS qui dit s'inquiéter de la montée en puissance des tentations totalitaires. "Le FFS constate surtout que le pouvoir militaire actuel préfère multiplier et diversifier ses opérations judiciaires spectaculaires plutôt que de s'intéresser aux revendications pacifiques, démocratiques et légitimes des millions d'Algériennes et d'Algériens. Ces poursuites judiciaires traduisent parfaitement la férocité des guerres qui opposent plusieurs castes du système politique algérien. Malheureusement, le clan dominant utilise vicieusement la révolte populaire enclenchée depuis le 22 février comme prétexte pour laminer toute rivalité et toute défiance à l'installation d'un autre ordre établi. Celui qui aspire à instaurer une nouvelle dictature et un autre régime totalitaire", écrit le FFS dans son communiqué, publié au lendemain du discours d'Abdelkader Bensalah. Un oral dédié à redire les bienfaits du dialogue et de la concertation politique aux fins de répondre à la crise. Le FFS affirme qu'un vrai dialogue ne peut pas et ne doit pas se faire avec ou à travers des personnages qui sont viscéralement et radicalement désavoués par la majorité du peuple algérien. Le FFS estime dans sa déclaration qu'"un vrai débat ne peut pas trouver une viabilité ou une quelconque crédibilité dans un environnement parasité par les influences néfastes des institutions illégitimes et impopulaires". Ces intentions de dialoguer, affichées par les tenants du pouvoir, contrastent fortement avec leurs pratiques sur le terrain, selon le FFS. "On ne peut pas prétendre vouloir répondre favorablement aux revendications des Algériennes et des Algériens au moment où l'on déploie un dispositif sécuritaire impressionnant afin de réprimer les marches pacifiques, interpeller les militants et les journalistes et empêcher nos concitoyens de rallier la capitale, Alger, pour y manifester librement." Dans le discours d'Abdelkader Bensalah, le FFS voit déjà des signaux d'une stratégie de jusqu'au-boutisme qui ne trompe point. "Le discours de Bensalah a réitéré la volonté et l'entêtement des décideurs à aller vers une élection présidentielle. Une élection par laquelle, ils souhaitent sceller définitivement le destin de notre patrie et la livrer ainsi à un autre processus d'asservissement et de totalitarisme." Seule l'amorce d'un véritable processus démocratique de transition est à même de réunir les conditions d'un vrai consensus national, estime le FFS qui réitère sa disponibilité et son engagement à "construire avec d'autres énergies et d'autres acteurs un vrai rapport de force politique, à éviter l'alternance clanique et permettre de construire l'alternative démocratique".