L'avocat et militant des droits de l'Homme, Mostefa Bouchachi a accusé l'ancien conseiller à la présidence de la République, Saïd Bouteflika, d'avoir commis des crimes à l'encontre du peuple, en allusion à son usurpation du sceau de la République, depuis la maladie de son frère, Abdelaziz Bouteflika, en 2013. "Cela fait 6 ans qu'il commet des crimes à l'encontre de ce peuple", a indiqué, en effet, Me Bouchachi, en réaction à l'arrestation et à la mise sous mandat de dépôt de l'ex-conseiller à la Présidence et frère du président déchu, Saïd Bouteflika, de l'ancien patron du DRS, le général de corps d'armée à la retraite Mohamed Mediène, dit Toufik, et du général Tartag, ancien chef de la DSS. L'avocat Mostefa Bouchachi a jugé, aussi, "dangereux" les actes attribués aux deux généraux, à savoir vouloir mener le mouvement populaire du 22 février à la violence, par les révélations de Khaled Nezzar. "Les personnes qui pensent à faire ce genre d'actes sont criminelles et doivent être jugées", a-t-il affirmé. L'avocat et militant des droits de l'Homme a expliqué qu'"il est du droit d'engager des poursuites en justice contre eux" et "cela relève même des revendications populaires". Cependant, "ils ne doivent pas nous occuper avec ces poursuites judiciaires pour aller aux élections", a-t-il mis en garde, en soulignant que "notre principale revendication est le départ du système et une transition démocratique sereine". Interrogé au sujet de l'identité des personnes concernées par le départ du système, Mostefa Bouchachi a rappelé que la revendication du peuple concerne "les gens qui sont chargés de l'organisation des élections, à savoir le chef de l'Etat par intérim et le Premier ministre". Quant aux personnalités chargées de conduire la période de transition, Me Bouchachi a souligné qu'il ne voyait "pas d'inconvénients à ce que ce soit les mêmes personnes dont les noms ont été avancés par la rue, à condition qu'ils n'appartiennent pas au régime de Bouteflika". Et de poursuivre : "S'il s'agit de personnes ayant de l'expérience et qui jouissent de la confiance du peuple, cela ne pose aucun problème pour moi." "Mais, dit-il, ces gens-là ne doivent pas être mêlés à des affaires de corruption, de fraude et ne pas avoir travaillé avec l'actuel président." Dans une précédente déclaration, Mostefa Bouchachi, avocat et militant des droits humains, a appelé à la poursuite du mouvement populaire et rejeté l'appel lancé par Ahmed Gaïd Salah pour l'ouverture d'un dialogue afin de trouver des solutions à la crise politique que vit le pays. "Dialoguer avec qui ? Comment et pourquoi ?", s'est-il interrogé avant de conclure : "La feuille de route des Algériens qui sortent depuis le 22 février 2019 est claire."