Quel «goût» aura le bac du Hirak? «Mais, il ne faut pas qu'ils nous bernent avec ces arrestations pour aller à l'élection.» L'avocat et militant des droits de l'homme, Mustapha Bouchachi, a réagi hier, sur une vidéo diffusée en live à l'arrestation et la mise sous mandat de dépôt de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag. «Ces poursuites sont justifiées, parce qu'elles sont revendiquées» par la population. «Mais, il ne faut pas qu'ils nous bernent avec ces arrestations pour aller à l'élection», prévient-il. «La principale revendication du mouvement populaire est le départ du régime», a-t-il rappelé. Il a estimé que «Bedoui et Bensalah, doivent partir». Il a soutenu qu'il «ne peut y avoir de présidentielle le 4 juillet car les Algériens rejettent catégoriquement cette élection». Il a préconisé d'aller vers une période de transition qui sera gérée par des hommes intègres et acceptés par les algériens. «On ne peut pas organiser une présidentielle en deux ou trois mois, à moins que la finalité est de reproduire le même système», a-t-il ajouté. «La personne qui a voulu perpétrer ces choses(porter atteinte à l'autorité de l'armée et comploter contre l'Etat) est un criminel. Il faut, donc, qu'il soit jugé», a-t-il déclaré au sujet des inculpations portées contre le responsable de l'ex-DRS, Toufik et son successeur. En ce qui concerne Saïd Bouteflika, il a rappelé que «cela fait six ans» que le frère de l'ex-président «commettait des actes criminels contre le peuple». Par ailleurs, le sociologue Nacer Djabi, partenaire lui aussi des partis regroupés dans le groupe des forces du changement pour le choix du peuple qui rentrent dans leur huitième semaine consécutive. a indiqué à travers les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, qu' il est pratiquement impossible d'organiser une présidentielle dans les délais fixés». Il a précisé, en outre, que les Algériens expriment des revendications «exclusivement politiques», à savoir «la rupture totale avec le système politique en place» et réclament des «institutions et personnel politique légitimes pour construire une Algérie nouvelle». «A travers les marches hebdomadaires, on constate qu'on est dans une auto-organisation extraordinaire, qui est restée très pacifique malgré l'intimidation et les interventions de la police», a-t-il souligné. Pour l'invité de la Radio, la solution passe par une période transitoire qui sera gérée par des compétences neutres et connues pour leur probité et il en existe parmi les hommes et les femmes qui ont la légitimité de la rue.