Les citoyens pourront eux aussi être reçus aux tribunaux pour s'enquérir des affaires pendantes et bénéficier des conseils à caractère juridique. Les tribunaux de la wilaya de Tlemcen vont être dotés d'une permanence pour les avocats, qui fonctionnera les vendredis, samedis et jours fériés. Cette initiative du bâtonnat devrait permettre aux 1 300 avocats en exercice de retirer à tout moment les documents administratifs en rapport avec les affaires traitées et celles inscrites aux différents rôles. Ainsi, il leur sera possible de solliciter les greffiers pour prendre connaissance, grâce à l'outil informatique, des contenus des jugements et arrêts rendus par les juridictions. Les citoyens pourront eux aussi être reçus aux tribunaux pour s'enquérir des affaires pendantes et bénéficier des conseils à caractère juridique. Par ailleurs, l'attention est actuellement focalisée sur la médiation judiciaire pour faciliter le règlement à l'amiable des conflits. Les magistrats ont tendance de plus en plus à privilégier cette démarche pour desserrer l'étau sur le volume des affaires en suspens dans les juridictions. Selon Belahouel Kaoubi, procureur de la République près le tribunal de Tlemcen, 350 affaires dont celles liées à l'atteinte à la vie privée, l'abandon de famille, les litiges commerciaux et fonciers entre héritiers, ont été résolues en 2018 grâce à la mise en œuvre de cette démarche. "Cette alternative du procès judiciaire vise à encourager l'esprit de fraternité et le sens du pardon entre les citoyens, et donc permet au magistrat de tenter, en matière pénale par exemple, un arrangement entre les deux parties et l'élaboration d'un procès-verbal de réconciliation, et ce, suite à une demande formulée par la victime ou la partie civile, sur demande du parquet ou de l'avocat de la victime", a-t-il déclaré. Ali Boukhelkhal, président de l'association nationale des médiateurs judiciaires algériens estime pour sa part que "peu de citoyens connaissent l'existence et le rôle de ce ‘tiers' désigné par le juge pour résoudre un conflit à l'amiable, mais sous le contrôle de la justice", ajoutant que "ce n'est ni un conciliateur, ni un arbitre, et le rôle du médiateur permet surtout d'ouvrir un canal de communication entre les parties en conflit. Le médiateur tenu par la confidentialité est parfois plus efficace dans la recherche de la vérité que le juge. Il va toujours au fond de l'affaire, et il est plus à même de satisfaire les parties en conflit".