L'action de contestation illustre le ras-le-bol exprimé par quelque 9 000 agents de contrôle à travers le pays qui réclament plus de sécurité et plus de moyens pour un exercice plus efficient de leurs missions. En dépit des menaces du ministère et de la décision de justice déclarant "illégale" la grève qu'il a organisée mercredi et jeudi derniers, le Syndicat des travailleurs du secteur du commerce (SNTC) maintient son mouvement de protestation. Le SNTC engage ainsi un véritable bras de fer avec sa tutelle. Car le syndicat récuse la sentence de la justice et tiendra une assemblée générale extraordinaire la semaine en cours pour examiner la situation qui prévaut au sein du secteur et fixer de nouvelles dates de la grève. Le syndicat a fini par hausser le ton puisque la tutelle s'obstine à ne pas satisfaire ses revendications et à ne pas tenir ses promesses. Le ministère du Commerce a appelé, jeudi, les travailleurs en grève depuis mercredi à rejoindre leurs postes de travail, soulignant qu'il "s'engage à satisfaire la majorité des revendications convenues au préalable". Pour les employés, en revanche, la tutelle n'a pas montré de signes allant dans ce sens. L'action de contestation illustre parfaitement le ras-le-bol exprimé par quelque 9 000 agents de contrôle à travers le pays. Ils réclament plus de sécurité et plus de moyens pour un exercice plus efficient de leurs missions. Ils ne veulent plus descendre sur le terrain dans la conjoncture sensible que traverse le pays, afin de protéger leur santé physique et morale. Et les prix de référence arrêtés par le ministère pour certains produits rendent encore leur travail plus compliqué et risquent de les mettre en conflit avec les commerçants. Ce que veulent éviter, en toute légitimité, ces contrôleurs. Or, ceux-ci demandent une "amélioration des conditions de travail, en ce qui concerne notamment le système indemnitaire et la protection lors de l'exercice de leurs fonctions". Une chose est certaine, le SNTC avait déclaré que le débrayage reprendra les 13, 14 et 15 mai en cours si les revendications ne sont pas prises en charge. Le mouvement de grève maintenu De son côté, le département de Saïd Djellab avoue que "la porte du dialogue restera ouverte à tous les partenaires sociaux". Il ne s'agit pas de publier des communiqués appelant au dialogue et à la reprise du travail, mais plutôt de répondre de manière effective à toutes les doléances de ces travailleurs qui datent depuis des décennies. Ce n'est pas l'avis du chargé de communication au ministère, Samir Meftah, qui a indiqué que le partenaire social "n'a pas voulu poursuivre le dialogue et a présenté de nouvelles revendications irréalisables". Les principales doléances débattues depuis la formation des deux groupes mixtes, en décembre 2018, "ont été définitivement tranchées", affirme-t-il. Il s'agit essentiellement d'assurer une protection à travers un accompagnement par des éléments de la police et de la gendarmerie, ainsi que les revendications relatives au Fonds de revenu complémentaire (FRC) en suspens depuis près de vingt années en plus de la formation. Une affirmation que dément le président du SNTC, Ahmed Allali, pour qui ces revendications "ne sont pas nouvelles, comme le prétend le ministère". Elles étaient principalement axées sur le programme élaboré par les deux groupes de travail conjoints, composés de cadres de l'Administration centrale, de représentants de partenaires sociaux ("Snapap" filière commerce et SNTC). Pour le conseiller du ministre, l'action est en cours, afin de prendre en charge les autres revendications relatives au système d'indemnisation et au statut des travailleurs du secteur dont la réalisation sur le terrain exige du temps, car impliquant des mesures entre les ministères de la Justice et des Finances.