La grève initiée par le Syndicat national des travailleurs du secteur du Commerce (SNTC) affilié à la Centrale syndicale a été gelée, jeudi, suite à la décision du tribunal administratif d'Alger qui a déclaré ce mouvement «illégal», mais sur le terrain la colère des agents de contrôle ne retombe pas. Le SNTC a dénoncé, dans un communiqué rendu public jeudi, les «flagrantes contre-vérités» contenues dans la dernière déclaration du ministère de tutelle qui s'est engagé à «satisfaire la majorité des revendications convenues au préalable». Le ministère avait, également, estimé que la « porte du dialogue restera ouverte à tous les partenaires sociaux ». Le syndicat a révélé qu'aucune revendication des agents de contrôle n'a été prise en charge par la tutelle tout en précisant que le préavis de grève déposé le 30 avril dernier a été décidé suite au «rejet par le ministère de toutes les revendications socioprofessionnelles des travailleurs». Le conseil national du SNTC a, certes gelé, sous la contrainte, la grève des agents de contrôle, néanmoins la base syndicale est en ébullition. La mobilisation des troupes est menée tambour-battant dans les directions locales du Commerce et les cadres syndicaux préparent déjà leur riposte. Une AG nationale extraordinaire a été ainsi convoquée d'urgence, ce lundi 13 mai, en cours à Alger pour « décider des mesures à entreprendre, dans les jours à venir », confient des sources syndicales. « Comment voulez-vous que ces agents qui sont des diplômés universitaires, mais perçoivent des salaires de misère entre 26.000 et 32.000 DA, contrôlent des commerçants ? », s'interroge ce cadre syndicaliste qui occupe, également, un haut poste de responsabilité dans le secteur. Et d'ajouter : « je suis solidaire par principe avec ces agents de contrôle. Ils exercent dans des conditions terribles. Je ne peux pas envoyer un de mes agents qui touche un salaire de misère pour contrôler un boucher et en particulier dans cette conjoncture. Il risque tout simplement d'être agressé vu que nos brigades ne disposent pas d'une protection policière permanente ». Outre les faibles salaires, les agents de contrôle ne disposent pas de bureaux, ni de voitures de service ni de protection policière. Ils sont, ainsi, périodiquement agressés physiquement par des commerçants en colère. Il importe de noter que le ministère du Commerce a informé les travailleurs du secteur, affiliés au SNTC, qui observent une grève à l'appel de ce syndicat, que le tribunal administratif d'Alger a jugé illégale cette grève annoncée en vertu du préavis du 30 avril 2019. Conformément à la décision de la Justice « rendue le 8 mai 2019, le ministère appelle les travailleurs affiliés à ce syndicat à rejoindre leurs postes de travail et affirme qu'il s'engage à satisfaire la majorité des revendications convenues au préalable », a indiqué le communiqué de la tutelle, ajoutant que « la porte du dialogue restera ouverte à tous les partenaires sociaux ». Les agents de contrôle du secteur du Commerce avaient entamé, mercredi, une grève pour réclamer « l'amélioration des conditions de travail des agents de contrôle, notamment en ce qui concerne le système indemnitaire et la protection lors de l'exercice de leurs fonctions ». Cette grève intervient suite au « refus par le ministère du Commerce de satisfaire les revendications des agents du Commerce qui ont déposé un préavis de grève le 30 avril et observé des sit-in les lundi et mardi derniers », selon le SNTC.