Les marcheurs venus de tous les instituts et universités de Constantine, ont sillonné les grandes artères de la ville drapés dans l'emblème national et munis de banderoles, d'affiches et de pancartes pour appuyer leurs revendications. Venant des 3 campus de Constantine, les étudiants étaient, une fois de plus, très nombreux à réaffirmer leur rejet du système politique et de son personnel jusqu'au changement radical exigé par tout le peuple depuis le 22 février. En effet, malgré le jeûne, étudiants et enseignants sont revenus ce mardi dans la rue pour la 12e semaine consécutive de mobilisation. Inlassablement, la communauté universitaire a investi, à pied, dès 11h, le centre-ville de Constantine formant une gigantesque procession. Les marcheurs venus des tous les instituts et universités de Constantine ont sillonné les grandes artères de la ville drapés dans l'emblème national et munis de banderoles, d'affiches et de pancartes pour appuyer leurs revendications tout en scandant des slogans prouvant leur résolution à atteindre leur objectif et à maintenir la pression quant au rejet des personnalités politiques et des partis — au pouvoir depuis au moins deux décennies — qui ont failli à leur mission et qui symbolisent toute la déliquescence qui a conduit le pays à cette situation. Ils ont signifié leur refus de la tenue de l'élection présidentielle le 4 juillet prochain sous l'égide des mêmes figures. On pouvait lire sur les pancartes brandies par les étudiants : "FLN khawana", "Khlitou lebled ya sarakine"… Les marcheurs ont traversé le boulevard Abane-Ramdane, la place des Martyrs, en scandant des slogans hostiles au régime et contre le gouvernement de Bedoui, tels que "Bensalah, Bedoui, dégagez", "Un Etat civil et non militaire", "Gaïd Salah, dégage", "L'armée est nôtre, Gaïd nous a trahis", ou encore "Libérez l'Algérie". "Personnellement, je participe avec les étudiants dans leur marche hebdomadaire du mardi depuis le début de ce mouvement, et je suis contente de constater que la mobilisation des étudiants est non seulement de plus en plus importante, mais surtout plus engagée et déterminée", dira Mme Fadila Boukhezzer, enseignante géologue à la faculté des sciences de la terre à l'Université de Constantine. L'universitaire qui estime que ce système est vraiment sourd et aveugle pour ne pas constater tout cela, soutient que "l'arrêt de mort" de ce dernier est signé par les étudiants. "Il est temps que ces personnalités politiques se rendent à l'évidence que c'est une jeunesse qui va balayer tout sur son passage. Cette même jeunesse qui a été marginalisée, qui vit dans des conditions pénibles au niveau des universités tant sur le plan scientifique, intellectuel que social", poursuit-elle. Il y a lieu de préciser qu'avant de rejoindre le boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean), étudiants et enseignants ont fait une halte devant le tribunal de Constantine où ils ont dénoncé "une justice aux ordres" et exigé le droit du peuple algérien à avoir une justice indépendante. Puis les étudiants sont revenus vers la place de La Pyramide pour se disperser dans le calme vers 13h30. Ines Boukhalfa