Lors de sa rencontre mardi à Sotchi (Russie) avec le président russe Vladimir Poutine, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a assuré que son pays ne veut pas d'une guerre avec l'Iran. Le département d'Etat américain a décidé de retirer d'Irak son personnel diplomatique non essentiel, prétextant le risque d'attaques armées iraniennes, alors que l'Allemagne a annoncé pour sa part la suspension jusqu'à nouvel ordre de ses opérations de formation militaire à Bagdad, en raison des tensions américaines avec Téhéran. Le département d'Etat américain a ordonné en effet hier à son personnel diplomatique non essentiel de quitter l'ambassade de Bagdad et le consulat d'Erbil (nord), dans une alerte postée sur son site. "Les services habituels de visa dans les deux postes sont temporairement suspendus", ajoute l'avis. "Le gouvernement américain a une capacité limitée pour fournir des services d'urgence aux citoyens américains en Irak", précise-t-il. Le département d'Etat prévient également dans un avis déconseillant aux voyageurs de se rendre en Irak que "de nombreux groupes terroristes et rebelles sont actifs en Irak et attaquent régulièrement les forces de sécurité irakiennes comme les civils". "Des milices confessionnelles anti-américaines peuvent également menacer les citoyens américains et les compagnies occidentales dans tout l'Irak." Pour sa part, l'armée allemande a annoncé parallèlement avoir suspendu jusqu'à nouvel ordre ses opérations de formation militaire en Irak, lors d'une conférence de presse du porte-parole du ministère allemand de la Défense. "La Bundeswehr a suspendu sa formation", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère allemand de la Défense, Jens Flosdorff, en réponse à une question sur l'attitude de l'Allemagne en Irak face aux tensions avec l'Iran dans la région. Il a parlé d'une "vigilance accrue" de l'armée allemande dans le pays, sans exclure que les exercices de formation puissent reprendre "dans les prochains jours" si la situation le permet. Le porte-parole a évoqué une décision prise par l'armée allemande en concertation avec d'autres pays assurant des missions de formation militaire dans la région, mais sans donner de détails. Malgré les assurances du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo lors de sa rencontre de mardi à Sotchi avec le président russe Vladimir Poutine, Donald Trump semble prêt à livrer sa guerre à l'Iran, après avoir retiré les Etats-Unis du traité sur le nucléaire iranien qui a été conclu en 2015 et le rétablissement des sanctions imposées à Téhéran. Aussi, ces tensions ne sont pas étrangères aux luttes d'influence qui opposent l'Iran à l'Arabie Saoudite, le protégé de Washington dans la région. Il y a également le poids diplomatique et militaire de l'Iran qui dérange les intérêts de Riyad, que ce soit en Syrie, au Liban ou au Yémen. Réagissant à ces dangereux développements de la situation, l'allié russe de l'Iran a dénoncé l'attitude américaine. "Pour l'instant, nous constatons que l'escalade des tensions sur ce thème se poursuit", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, accusant les Etats-Unis de "provoquer" l'Iran, ont ajouté les mêmes sources. Lyès Menacer/Agences