Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a assuré hier la Russie de la détermination de Donald Trump à améliorer les relations très tendues entre les deux puissances, opposées sur de multiples sujets. Les sujets de discorde entre les Etats-Unis et la Russie ne manquent pas, avec notamment le Venezuela et les traités de désarmement, mais la visite du secrétaire d'Etat américain intervient aussi en pleine montée de fièvre autour de l'Iran, faisant craindre une escalade militaire. Avant de rencontrer, dans la soirée, le président Vladimir Poutine, Mike Pompeo a été reçu par Sergueï Lavrov. «Je suis ici aujourd'hui parce que le président Trump est déterminé à améliorer cette relation», a assuré Pompeo. «Nous avons des divergences (...) mais nous n'avons pas à être des adversaires sur tous les sujets», a-t-il ajouté, disant espérer «stabiliser la relation et la remettre sur une trajectoire qui sera bonne, non seulement pour (les) deux pays, mais aussi pour le monde». «Il est temps de commencer à construire un nouveau modèle de perception mutuelle. Nous y sommes prêts», a déclaré de son côté Sergueï Lavrov, appelant à des «propositions concrètes pour sortir les relations américano-russes de leur triste état». Le secrétaire d'Etat était hier soir le plus haut responsable américain à être reçu par Vladimir Poutine, depuis le sommet de juillet à Helsinki avec Donald Trump. Donald Trump a eu, début mai, une conversation téléphonique «très positive», plus d'une heure, avec Vladimir Poutine. Le président américain a annoncé qu'il prévoyait de rencontrer son homologue russe au G20, fin juin au Japon. Le Kremlin a cependant assuré qu'il n'existait «aucun accord» en ce sens. La visite de Mike Pompeo intervient à un moment où Washington accuse Téhéran de préparer des «attaques» contre les intérêts américains au Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont dépêché dans la région un porte-avions, un autre navire de guerre, des bombardiers B-52 et une batterie de missiles Patriot. La Russie, comme les Européens, est favorable à un maintien de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Mike Pompeo a déjà eu lundi des entretiens difficiles avec des Européens inquiets d'un possible conflit «par accident». La crainte d'une escalade dans le Golfe a été alimentée ces derniers jours par de mystérieux «actes de sabotage» contre quatre navires de commerce de différents pavillons, même si aucun lien n'a été établi officiellement. Le ton est également monté ces dernières semaines entre les deux puissances au sujet du Venezuela, où elles s'accusent mutuellement d'ingérence. Et le sujet du désarmement est revenu au premier plan avec la récente suspension par les Etats-Unis, imités par la Russie, de leur participation à un traité datant de la Guerre froide interdisant les missiles sol-sol d'une portée de 500 à 5500 km. Moscou et Washington doivent désormais négocier le prochain traité de contrôle des armements nucléaires Start, l'actuel arrivant à échéance en 2021 et le gouvernement Trump souhaitant y inclure la Chine. Le président russe, qui met en avant les nouvelles capacités de son armée, a visité, hier, avant de recevoir Mike Pompeo, le plus grand centre d'essais militaires de l'aviation russe pour assister, selon le Kremlin, à une démonstration d'«armes prometteuses».