S'il est vrai que l'hôpital Krim-Belkacem, d'une capacité de 240 lits, est doté d'un service de gynécologie et de pédiatrie, il n'en demeure pas moins que lorsque les parturientes sont dans une situation d'accouchement difficile, rares sont celles qui sont prises en charge dans ce service. D'ailleurs, elles sont souvent orientées à la clinique Sbihi de Tizi Ouzou dans des conditions souvent difficiles, notamment quand on sait que la distance qui sépare la ville de Draâ El-Mizan et le chef-lieu de wilaya est de près d'une cinquantaine de kilomètres. Ainsi, un projet de réalisation d'une clinique mère-enfant a été accordé à la région. Lancé en 2014, les travaux de cette structure ont atteint un taux d'avancement de près de 60%, mais voilà que le projet a été arrêté en 2016 faute de budgétisation des travaux restants. "Il a fallu faire de nombreuses démarches pour dégeler le projet, surtout que les restrictions budgétaires ont été décidées après la chute du prix du baril de pétrole. Donc, cela fait trois ans que les travaux ont été suspendus, mais une entreprise a été retenue récemment pour les reprendre", nous a confié une source proche de ce projet. Les habitants de toute la région de Draâ El-Mizan jusqu'à Tizi Gheniff et parfois même jusqu'à Chabet El-Ameur, une commune relevant de la wilaya de Boumerdès, espèrent que cet important projet de clinique mère-enfant soit mené à bon port car la situation urge dans cette vaste contrée de la Kabylie profonde. "Nous demandons aux responsables du secteur de la santé de suivre ce projet parce qu'il est indispensable dans notre localité, surtout que la population s'élève à plus de 100 000 habitants pour les deux daïras de Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff", a souhaité un membre du mouvement associatif. Il est à signaler, par ailleurs, que quelques structures de santé sont en cours de réhabilitation. Il s'agit des unités de soins de Tachtiouine dans la commune d'Aït Yahia Moussa et de Henia dans la commune de Draâ El-Mizan. Par ailleurs, on a appris de source sûre que la salle de soins de Aïn Zaouïa sera fermée pour restauration dans les prochains jours. Aussi, les habitants de cette commune interpellent les services de santé de la wilaya de Tizi Ouzou pour prendre sous leur tutelle le centre médicosocial de Boumahni relevant de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). "Ce centre médicosocial peut être transformé en polyclinique eu égard à son importante infrastructure puisqu'il dispose de deux salles de soins, de cabinets médicaux et de six logements de fonction. Il est même doté de deux fauteuils dentaires, d'une radiographie et d'autres équipements tels que le laboratoire de prothèse dentaire non utilisé jusqu'au jour d'aujourd'hui. Nous demandons à ce que la Cnas le prenne en charge comme il se doit, sinon le transférer au ministère de la Santé pour servir de polyclinique, d'autant plus qu'en plus du douar de Boumahni dont la population s'élève à plus de 10 000 habitants, il y a la commune d'Aït Yahia Moussa et même la partie haute de Aïn Zaouïa", nous a expliqué un membre de la coordination des comités du douar de Boumahni. En tout cas, selon de nombreux habitants, ce CMS ne tardera pas à fermer ses portes parce que son personnel est tellement réduit qu'il n'assure même pas le service minimal aux patients. O. Ghilès