D'après certains commerçants de la région, c'est la distribution qui faut défaut. Durant ce mois de carême, le lait en sachet est introuvable à Bouira. La crise du lait touche toutes les communes de la wilaya. Ainsi, la commune d'Aomar, située à 25 kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de wilaya vit, depuis le début de ce mois de Ramadhan, une véritable pénurie de lait en sachet. Selon certains citoyens, ce produit de première nécessité est quasiment introuvable. Les commerces des quartiers sont pris d'assaut dès la première heure de la matinée. À défaut de lait en sachet, certains pères de famille se rabattent sur le lait en poudre, alors que d'autres sont obligés de se diriger, chaque jour, vers le chef-lieu de wilaya afin de se ravitailler. Le même constat a été observé du côté des communes de Sour El-Ghozlane, Dirah et El-Hakimia, situées au sud de la wilaya. Selon nombre de citoyens de la commune de Sour El Ghozlane et ses différentes localités, il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de se procurer le moindre sachet de lait depuis dimanche dernier. Dans la daïra de M'chdellah, ce produit de première nécessité est introuvable depuis le début du mois en cours. Pourquoi ? Et bien et d'après certains commerçants de la région, la distribution de cet aliment vital reste suffisante et parfois vaine dans certaines bourgades. "Vous savez, on est obligé de s'approvisionner à M'sila, car les distributeurs de la wilaya sont carrément défaillants", déclarent certains commerçants interrogés. Il est vrai qu'à Bouira, six distributeurs se partagent la tâche d'alimenter en lait les territoires de la wilaya. Chacun dispose de trois, voire quatre camions, pour assurer la livraison. Le sachet est cédé 23,30 DA au distributeur pour finir à 25 DA chez le consommateur. C'est justement cette marge, jugée insuffisante, qui semble décourager les distributeurs d'investir dans ce créneau. "Lors du transport et des chargements des sachets, il arrive que plusieurs sachets de lait soient endommagés, et de ce fait, les commerçants se retrouvent avec du lait invendable. Ainsi en plus de cette perte, le quota destiné au commerçant se retrouve amoindri et c'est donc un manque à gagner pour tout le monde", dira M Djoudi Aïssa, distributeur. À la lumière du peu de gain que cela induit, très peu d'investisseurs sont attirés par ce créneau. Afin de comprendre les raisons de ces perturbations, nous avons pris attache avec deux distributeurs de lait en sachet. Ces derniers concèdent volontiers le fait que la région ouest et surtout les localités enclavées, comme Boukrem ou Maala, souffrent de quelques "perturbations" en ce qui concerne la livraison du lait. De leur côté, les services de la direction du commerce et du contrôle des prix (DCP) de Bouira, ont indiqué avoir enregistré une augmentation significative du quota alloué à la wilaya, lequel, selon la même source, a été portée de 137 000 à 200 000 sachets par jour. "Normalement tout est ficelé avec les services de l'Onil (Office national interprofessionnel du lait, ndlr) pour nous octroyer 80 000 sachets supplémentaires", a-t-on assuré. À titre indicatif, les laiteries de Kadria et Aïn Lahdrer, produisent 36 0000 sachets par jour, alors que la consommation moyenne journalière à Bouira, est estimée à 220 000 sachets.