Une quinzaine de syndicats de la Fonction publique, notamment ceux regroupés au sein de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), ainsi qu'une trentaine d'associations et d'organisations de la société civile, dont nous citons, entre autres, la Laddh, la Forem, l'Apoce et le RAJ, ont tenu, hier, au siège du Cnapeste, une rencontre préliminaire de concertation de la société civile de contribution à une solution de sortie de crise politique du pays. Cette rencontre s'est fixé pour objectif d'unifier les multiples visions de solution de sortie de crise dont regorge la scène politique afin d'aboutir à une même "feuille de route" qui sera proposée au pouvoir et au mouvement populaire. Elle ambitionne aussi de contribuer à la satisfaction des revendications du mouvement populaire et, en définitive, de "se constituer en pôle de la société qui pourra prendre part à la vie politique en général", comme l'a indiqué le coordinateur de la CSA, Sadek Dziri, dans son allocution d'ouverture. Dans une salle ornée d'une banderole portant le slogan "Aucune voix au-dessus de la voix du peuple", les différents intervenants auront, chacun en ce qui le concerne, mis l'accent sur la nécessité d'"essayer d'arriver à une plateforme intersection de sortie de crise". C'est que la situation politique actuelle est "compliquée, voire bloquée", a affirmé le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane. "Les pouvoirs publics tiennent, coûte que coûte, à organiser l'élection présidentielle le 4 juillet ; le peuple décide qu'il n'y aura pas de vote. On va vers un blocage. Donc, on doit trouver une issue à ce blocage éventuel, éviter qu'il y ait confrontation et essayer de trouver une solution qui arrange toutes les parties dans l'intérêt de l'Algérie", a-t-il expliqué. Mais, a-t-il ajouté, avant de parler d'issue de la crise, "il y a nécessité d'évaluer toutes les crises vécues par la nation algérienne depuis 1962 à ce jour. Ce n'est qu'une fois déterminé toutes les causes de ces crises que la solution va découler d'elle-même". Concrètement, les participants à cette dynamique devraient terminer leurs travaux avant le 20 juin, a estimé le SG du Satef, Boualem Amoura, qui a révélé que "la feuille de route de la société civile sera adressée au pouvoir actuel, soit le chef d'état-major de l'armée, parce que nous ne reconnaissons pas Bensalah. Pour nous, le chef d'état-major de l'armée sera le garant de l'exécution de la proposition de sortie de crise". Louisa Aït Hamadouche a, de son côté, estimé : "Il est attendu que la société civile montre qu'elle est capable d'intelligence collective et de proposer une vision rationnelle logique et intelligente de la transition démocratique. Une vision qui commencerait par la mise en synergie des différentes initiatives afin que celles-ci soient réellement porteuses d'un rapport de force favorable à la société civile et de pouvoir déboucher sur l'amorce d'une transition démocratique, telle que réclamée par la population en soulèvement." Pour sa part, Abdelwahab Farsaoui, président de l'association RAJ, a expliqué qu'il a proposé une sortie de crise et la tenue d'une conférence nationale de la société civile à organiser avec d'autres dynamiques, qui va proposer une feuille de route consensuelle qui répond aux aspirations du mouvement, à savoir la rupture avec ce système et aller vers une période de transition.