Les Algériens ont largement dénoncé sur le Net le ton adopté par Gaïd Salah quant à la transition, au rôle que devra jouer l'élite du pays et à son entêtement à maintenir l'élection présidentielle du 4 juillet. Le dernier discours prononcé à Ouargla par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a suscité une vague de réactions des Algériens qui se sont indignés sur les réseaux sociaux, notamment sur le maintien de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain et l'absence des élites nationales censées proposer une issue de sortie de crise. "Deal : sortir du piège du Yatnahaw gaâ contre le report des élections. Rester dans l'esprit de la Constitution, et donc pas de Constituante, pas de transition pour le partage du pouvoir. Autrement dit, sans passer par l'urne", a commenté un facebooker. Dans un post, un autre citoyen tente de résumer le discours du chef d'état-major : "Gaïd Salah a parlé ce lundi 20 mai. Il l'a fait parce que, désormais, la façade civile du régime ne veut plus s'impliquer dans la crise. Bensalah attend impatiemment le 4 juillet pour rendre son tablier. Comme le président formel ne veut pas parler, c'est au président réel de s'adresser à la nation. Qu'a-t-il dit ? Il continue de menacer tous ceux qui proposent à l'état-major d'autres solutions de sortie de crise. Dans son discours, il menace implicitement le général à la retraite Benyelles parce qu'il n'accepte pas que des personnes qui ont eu des fonctions dans l'armée sortent du cadre tracé par l'état-major", lit-on dans le post de ce facebooker qui estime que le discours de Gaïd Salah se voulait une réponse à la sortie de Benyelles, de Taleb Ibrahimi et d'Ali-Yahia. Dans un autre commentaire, un citoyen adresse une pique à Gaïd Salah qui, selon lui, "méprise le peuple en le pointant du doigt d'être derrière le vide politique qu'ils ont consciemment créé". Et à Gaïd Salah d'être interpellé par un autre citoyen qui estime que "la loi est au-dessus de tous. II doit remettre le pouvoir aux civils avant que les instances internationales ne se mettent à la besogne. On n'est pas uniquement à Ouargla, mais on est sur la planète Terre". Les élites nationales accusées par Gaïd Salah d'"absence flagrante (…) face aux événements et évolutions accélérés que connaît notre pays et qui requièrent des propositions constructives à même de rapprocher les points de vue divergents" a également soulevé un tollé général sur la Toile. "Gaïd Salah n'a vu ni Nacer Djabi, ni Louisa Aït Hamadouche, ni Addi Lahouari, ni Djamel Zenati, ni Saïd Sadi, ni Boukrouh, ni Bouchachi, ni Karim Tabbou, ni Amazigh Kateb, ni Aït Ali, ni le FFS, ni Rahabi, ni Sidi Zekri. Pour lui, le pays est un désert. C'est à se demander s'il s'agit d'un déni ou s'il est coupé de la réalité ?", dénonce un internaute. Dans ce sillage, un facebooker ironise en relevant que "Gaïd Salah remarque l'absence notable des personnalités politiques. Heureusement qu'il est là !", alors qu'un autre citoyen épingle le chef d'état-major en lui reprochant de ne pas saisir le message des élites nationales. "Apparemment, il ne regarde que l'ENTV", souligne cet internaute. FARID BELGACEM