L'un des candidats à la succession d'Ali Haddad à la tête du syndicat des patrons, M. Khelifati, s'est retiré de la course. Rien ne va plus au Forum des chefs d'entreprise. Le président par intérim de l'organisation patronale a décidé, mardi soir, de jeter l'éponge. Dans sa lettre de démission, adressée aux membres, Moncef Othmani rappelle que suite à la démission de l'ancien président, Ali Haddad, il a été sollicité par de nombreux membres afin d'assurer la présidence par intérim du Forum des chefs d'entreprise (FCE). "En ma qualité de membre fondateur et soucieux d'assurer la continuité des activités du FCE, j'ai accepté cette mission, tout particulièrement en cette période de crise, et ce, à l'issue d'un vote unanime du conseil exécutif", a-t-il précisé. Dès son installation, il s'est attelé à l'organisation de l'élection du futur président conformément aux statuts et au règlement intérieur de l'association. "À ma prise de fonction, et contre toute attente, j'ai fait l'objet d'une campagne diffamatoire d'une rare violence par certains vice-présidents aux objectifs inavoués visant à maintenir la mainmise sur le FCE comme par le passé", révèle M. Othmani. En dépit de ce climat délétère, le P-DG de Fruital Algérie et de Daba Algérie a tenu à poursuivre sa mission de préparation de l'organisation des élections fixées pour le 24 juin 2019 dans "le strict respect des règles régissant" l'organisation patronale en la matière. "Aussi, mon engagement total à mener à bon terme ces élections dans les meilleures conditions n'a malheureusement pas été possible du fait du comportement agressif et irresponsable de certains vice-présidents, amenant l'un d'entre eux à porter atteinte à ma dignité en proférant à mon endroit des insultes et me menaçant physiquement. Tout cela en présence de témoins membres du Forum", regrette M. Othmani. Le désormais ancien président par intérim du FCE signale qu'il a été destinataire d'une correspondance de l'un des candidats, en l'occurrence Samy Agli, l'accusant de partialité dans le cadre du vote des délégations. "Cette allégation infondée, que je ne saurais accepter, intervient à la suite du rejet par mes soins de certains dossiers de vote des délégations non conformes à la procédure arrêtée à cet effet et portée à la connaissance de l'ensemble des structures du FCE", précise le président par intérim démissionnaire du FCE. "Cette même correspondance, comble d'ironie, a été reprise textuellement par d'autres délégations", a-t-il ajouté. "En aucun cas je ne saurais cautionner l'organisation d'élections irrégulières déjà annoncées par certaines parties malintentionnées", affirme-t-il. "Après mûre réflexion et conformément à mes principes, valeurs et éducation, je n'ai d'autre choix que de vous présenter ma démission de ma fonction de président par intérim du FCE à compter de ce jour, 21 mai 2019", écrit-il dans la lettre. Quelques heures seulement après la démission de M. Othmani, l'un des candidats en lice à la présidence du FCE, en l'occurrence Hassen Khelifati, P-DG d'Alliance Assurances, a annoncé le retrait de sa candidature. "Après le départ du président par intérim, garant du processus électoral, nous ne sommes plus en confiance pour continuer le processus", nous a déclaré M. Khelifati. Ce dernier a décidé de quitter le Forum pour fonder, avec d'autres chefs d'entreprise, un autre espace de concertation. "Nous allons proposer, d'ici à la rentrée, une autre alternative aux chefs d'entreprise", a indiqué M. Khelifati. Théoriquement, le Forum regroupe 4 000 chefs d'entreprise représentant plus de 7 000 entreprises à mai 2018. Mais, selon certaines sources du FCE, depuis deux ans, seuls 190 membres sont à jour de leurs cotisations. Sur ces 190 membres, 160 sont issus de Jil'FCE. Il faut savoir que le montant de la cotisation du membre de Jil'FCE est de 20 000 DA par année contre 200 000 DA dans le cadre général. Les mêmes sources relèvent la démobilisation des membres du FCE qui a commencé depuis le scandale du Forum africain et qui s'est accentuée avec le changement du statut de l'organisation patronale. Plusieurs membres du FCE se sont retrouvés exclus du droit de vote. Plus récemment, des membres fondateurs ont démissionné du FCE.