Cette saison, la production de miel à Yakouren est en nette régression. Contrairement à l'année passée où une ruche produisait jusqu'à 4 litres de miel d'une excellente qualité, cette année la même ruche a produit à peine un litre d'une qualité tout juste moyenne. Les conditions climatiques, notamment les grandes chutes de neige et le froid glacial, sont à l'origine de la baisse sensible somme toute attendue de la production apicole. En effet, à défaut de fleurs où les abeilles devaient butiner, ces dernières ont été sustentées à l'aide de sucre. Les apiculteurs ont été contraints de donner du sucre aux abeilles ce qui a influé négativement sur la qualité et la quantité de miel auquel on attribue des facultés curatives diverses. Cette baisse s'est répercutée sur les prix qui sont passés de 1 800 à 3 000 DA le litre. Un apiculteur du village Tamlihthe nous a confié que “c'est la quantité du produit qui détermine le prix”. Plus la production baisse plus le prix du miel augmente. “L'hiver passé a causé la perte de plusieurs ruchers. Cela nous a obligés à augmenter les prix”, nous a expliqué notre interlocuteur. Et d'ajouter avec regret : “L'Etat a indemnisé tous les apiculteurs qui exercent sur le territoire national sauf ceux de Tizi Ouzou.” Dans des endroits où naguère les ruches embellissaient les paysages et où le bourdonnement des abeilles ajoutait une note de gaîté au ramage des oiseaux, on ne voit présentement que les traces de ces petites ruches qui affligent les amoureux des abeilles. Rappelons, par ailleurs, que l'apiculture, qui faisait florès à Yakouren dans un passé pas si lointain, périclite et les responsables concernés ne bougent pas le petit doigt pour y remédier. “Les autorités qui se targuent d'avoir toujours aidé les agriculteurs, en général, et les apiculteurs, en particulier, doivent nous indemniser s'ils veulent pérenniser cette activité”, conclut l'apiculteur. Djamel Oukali