Encore une fois, les manifestants à Bordj Bou-Arréridj et à M'sila n'ont pas dérogé à la règle en exprimant, hier vendredi, le troisième de ce mois de Ramadhan, le refus de la tenue de l'élection présidentielle dans les conditions actuelles et des nouvelles déclarations de Gaïd Salah, tout en rappelant "Le peuple, l'armée, une seule main". Munis de banderoles préparées la veille, les Bordjiens ont dénoncé dans leurs slogans la répression des précédentes manifestations et les barrages filtrants, mais ils ont également exigé le départ de tout le système actuel. Ils ont affirmé être prêts à poursuivre leurs marches, malgré les manœuvres et les dérives du pouvoir, afin de les en dissuader et d'abandonner. Certes, le nombre de manifestants n'était pas le même à cause des barrages filtrants et des menaces d'interpellation, mais la détermination et les slogans étaient plus forts. Dans une ambiance détendue, les contestataires scandaient des slogans hostiles aux tenants du pouvoir et réclamaient le changement. Le peuple algérien a aussi répondu aux dernières manœuvres du pouvoir : "Chaâb mrabi ou daoula khayna" (le peuple est éduqué et le pouvoir traître). Pour ce vendredi, la participation des enfants aux côtés de leurs parents était plus forte que jamais. La volonté du peuple peut également s'opposer aux éventuelles pressions extérieures. "Non aux Emirats, non à Paris, c'est nous qui allons désigner notre président." Notons que pour ce 14e vendredi, les Bordjiens n'auront pas leur tifo habituel à cause de la fermeture de "Ksar Echaâb". À M'sila, malgré une journée de jeûne et une grande chaleur, des milliers de M'silis sont sortis pour dire non au pouvoir et aux dernières déclarations de Gaïd Salah. Chabane BOUARISSA