RESUME : Aziz a le coup de foudre pour une vendeuse. Lorsqu'il ose se déclarer, la réaction de Sorreya est brutale. Sorreya le regarde se diriger vers la patronne et l'embrasser sur le front. “Anissa, je veux offrir un tailleur à une amie... j'ai besoin de votre aide pour le choisir...” Sorreya ferme les yeux et se détourne. Sa patronne, que tous appellent Madame, vient d'entrer. Elle ne veut pas qu'elle voit l'expression de son visage. Elle est si furieuse qu'elle sent ses joues brûler, mais elle doit tout enfouir. Aziz est encore là alors qu'elle le croyait parti. Ce qu'il vient de lui demander confirme ses craintes, il est comme les autres, un coureur de jupons. Ainsi, il a une amie et il a le toupet de tenter sa chance avec elle. Dire qu'à un moment, elle l'avait cru sincère. -Vous avez quelque chose à me proposer ? - Regardez autour de vous si quelque chose vous plaît, faites- moi signe... - je vous fais confiance, lui dit Aziz, choisissez pour moi, vous me ferez gagner du temps. - Elle porte du court ou du long ? demande-telle. - Entre les deux ... mais le court lui ira bien aussi, elle a de très belles jambes. - Vous voulez une autre gifle ? - Oh pardon ! Elles ressemblent tant aux vôtres. Aziz a beau s'excuser, son regard est toujours baissé sur les jambes de Sorreya. - Je vous tends l'autre joue ? murmure-t-il, avant de sourire à la patronne, propriétaire de la boutique. - Bonjour Madame... - Bonjour ! Comment vas-tu ? Sorreya le regarde se diriger vers elle et lorsqu'il l'embrasse sur le front, elle ne peut s'empêcher de penser qu'ils sont familiers. Sa journée a mal commencé. Elle sent que Aziz va en profiter pour la pousser à bout, pour qu'elle se souvienne à jamais de cette journée. Elle travaille depuis dix mois dans cette boutique et c'est la première fois qu'elle se retrouve confrontée à une pareille situation. -Anissa Sorreya ! Venez ! Je vous présente un membre de la famille. Aziz, je te présente une de mes employées, celle en qui j'ai confiance... une fille sérieuse. - Enchanté, dit Aziz, en tendant la main. -Je le suis aussi. Sorreya l'est parce que sa patronne vient de vanter ses mérites. -Sorreya, je voudrais que tu l'aides à choisir quelques tenues pour son amie, lui recommande-t-elle. Occupe-toi uniquement de lui. Latéfa va arriver d'un instant à l'autre, ne sois pas surprise, une nouvelle recrue est nécessaire et d'ici quelques jours, il y aura des changements. Sorreya s'inquiète tout de suite. La boutique n'a pas besoin de deux vendeuses. Aurait-elle l'intention de la remercier ? Mais ne vient-elle pas de faire son éloge auprès d'un membre de sa famille ? Sorreya ne sait plus quoi penser tandis qu'elle se dirige vers le fond de la boutique pour lui apporter les dernières créations. Et pour se rattraper et faire bonne impression à Aziz,elle se plie à tous ces caprices. Il ne pourra que plaider pour elle si sa patronne décidait, par malheur, de mettre fin à son contrat. - Vous êtes bien pensive, Sorreya, remarque Aziz. J'aimerai bien chasser la tristesse de votre regard. Il hausse les sourcils, paraissant surpris - Où est passée votre agressivité ? demande-t-il. - Il y a des moments où je me laisse emporter, répond-elle, je m'excuse pour tout à l'heure. - Vos excuses sont acceptées mais, à une condition, dit Aziz, avant de reculer en souriant. Inutile de vous emporter si vous refusez. - Dites toujours, le prie-t-elle, intriguée. - Vos excuses ne seront acceptées que si vous déjeunez avec moi. Cette condition la laisse sans voix. Elle pense à refuser mais, en croisant le regard de sa patronne, elle se demande si ce serait bien. (À suivre) A. K. [email protected]