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Partis et militants de la démocratie indignés
Décès en détention de Kamal-Eddine Fekhar
Publié dans Liberté le 29 - 05 - 2019

Le décès en détention du militant des droits de l'Homme le Dr Kamal-Eddine Fekhar a suscité, hier, indignation, consternation et colère chez les acteurs politiques de l'opposition et des militants des droits de l'Homme et de la démocratie. La mort de Kamal-Eddine Fekhar, à la suite d'une longue grève de la faim observée en prison, a également provoqué une pluie de réactions sur les réseaux sociaux, signés par des internautes engagés et des intellectuels, à l'instar de l'écrivain Yasmina Khadra.

Me Salah Dabouze, avocat de Kamal-Eddine Fekhar
"Il est victime de l'acharnement des autorités"
Premier à avoir fait part de la triste nouvelle de son décès, via une vidéo diffusée sur sa page Facebook, Me Salah Dabouze, l'avocat du Dr Kamal-Eddine Fekhar, estime que la mort de ce dernier "est programmée". Elle procéderait, selon lui, d'un "acharnement" contre ce militant de la part des autorités judiciaires de sa ville natale, Ghardaïa. "Kamal-Eddine a été mis en détention pour un dossier vide décidé par le procureur général de Ghardaïa, exécuté par le juge d'instruction de la première chambre sous la pression du procureur de la République et du procureur général", a-t-il accusé. L'avocat s'en prend également au wali de Ghardaïa qu'il accuse "d'avoir toujours stigmatisé les militants des droits de l'Homme". Selon lui, "il les aurait condamnés, avant que la justice n'examine leurs dossiers". Me Dabouze regrette que ses alertes sur les conditions de détention du défunt militant n'aient pas été entendues par les autorités compétentes. "J'ai tiré la sonnette d'alarme depuis trois semaines pour dire que Fekhar et Aouf Hadj Brahim étaient détenus dans des conditions inhumaines dans le pavillon carcéral de Ghardaïa. Mais rien n'a été fait", regrette l'avocat qui dénonce, au passage, le rejet de la demande de mise en liberté de son mandant par le juge d'instruction. Pour Me Dabouze, le dossier de M. Fekhar serait "totalement vide". "Il n'y a que le dossier qui peut nous dire si Fekhar a commis des actes graves. Il n'a rien fait, il n'a fait que publier une interview sur ma page", a-t-il rappelé, tout en appelant les autorités centrales et onusiennes à réexaminer le dossier.


Saïd Sadi, ancien président du RCD
"Ce n'est ni un accident ni un hasard"
Dans un post sur sa page Facebook, Saïd Sadi estime que la mort du docteur Kamal-Eddine Fekhar "n'est ni un accident ni un hasard". "Il faudra se rappeler qu'elle est la conséquence d'une gestion inique et archaïque qui a déjà fait trop de victimes innocentes et qui ne manquera pas d'en faire encore si elle venait à se perpétuer", a-t-il écrit. "Sa vie comme son terme sont des messages forts. Il a préféré la mort digne à la vie de soumission à laquelle on voulait l'assigner entre deux arrestations. Le docteur Fekhar a été empêché de vivre au moment où il pouvait encore tant apporter à sa communauté et au pays auxquels il a dédié sa vie", a commenté Saïd Sadi pour qui le Dr Fekhar représente "plus qu'un militant dévoué (qui) restera comme un repère dans le long et douloureux combat démocratique national". "Le docteur Kamal-Eddine Fekhar vient de décéder à la suite d'une longue grève de la faim déclenchée après une autre arrestation arbitraire. Lui dont la mission fut de protéger la vie a été privé de la sienne. Fier de son ibadité, intransigeant sur ses convictions démocratiques, il s'est toujours interdit le confort des demi-mesures. Il était l'un des symboles de l'Algérie plurielle et fraternelle qui se dessine aujourd'hui et qu'il ne connaîtra pas", a encore dit du défunt l'ancien président du RCD. "Au-delà de sa famille et de ses proches auxquels nous devons solidarité et compassion, sa mort nous révolte et nous interpelle tous. D'abord parce qu'elle met brutalement fin à l'existence d'un citoyen qui ne demandait qu'à s'exprimer librement et pacifiquement dans son pays pour se mettre au service de la collectivité ; ensuite parce que cette tragique disparition nous rappelle qu'en Algérie aussi des femmes et des hommes qui ne sont pas les plus démunis socialement acceptent de se mettre en danger pour l'honneur et la justice", a regretté le Dr Sadi.

Hakim BELAHCEL, premier secrétaire du FFS
"Exigence de vérité sur les circonstances du décès"
Le Front des forces socialistes a exigé, dans un communiqué publié sur la page Facebook du parti, que la lumière soit faite sur les circonstances du décès du Dr Kamal-Eddine Fekhar. "Ce décès survient après plusieurs semaines de détention abusive et arbitraire dans des conditions insoutenables et inhumaines", dénonce le parti, ajoutant que "Le FFS n'a jamais cessé de dénoncer et de condamner ces atteintes graves aux droits de la personne humaine qui nous renseignent de la nature dictatoriale des décideurs de ce pays". Outre qu'exiger "la libération immédiate des autres détenus d'opinion qui croupissent d'une manière illégale et despotique dans les geôles de la mort et des pires entraves à la dignité humaine", le FFS exige aussi "justice et vérité et que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce décès". Le FFS appelle également "les vrais décideurs" à prendre rapidement des mesures d'apaisement dont la libération immédiate des détenus d'opinion afin d'éviter au pays de s'enliser dans des scénarios chaotiques.

Mohcine Belabbas, président du RCD
"Combien de morts faudra-t-il encore pour que cesse l'acharnement judiciaire ?"
Réagissant à la mort de Kamal-Eddine Fekhar, le président du RCD, Mohcine Belabbas, se demande : "Combien de morts faudra-t-il encore enregistrer avant que les dirigeants de notre pays ne comprennent que les conflits politiques et les différences d'opinion ne se traitent pas par l'acharnement judiciaire, la répression et/ou la violence armée ?" Il a rappelé que docteur Kamal-Eddine Fekhar est le deuxième détenu d'opinion, après Mohamed Tamalt, à être poussé à la mort en moins de 3 ans. "Combien de femmes faudra-t-il encore rendre veuves pour que les dirigeants civils et militaires comprennent qu'il faudra instaurer la liberté et la démocratie pour nous tous ? Combien d'enfants faudra-t-il encore rendre orphelins pour que les tenants du système en place comprennent qu'il est temps de restaurer la vraie paix dans ce pays par l'acceptation de tous les Algériens ‘dans toutes leurs singularités' et l'instauration du vivre ensemble entre nous tous ?" s'est encore indigné M. Belabbas, estimant qu'"il est temps de rétablir les vérités et de rendre justice".

Parti des Travailleurs
"Les pouvoirs publics en portent l'entière responsabilité"
Le Parti des travailleurs (PT) qualifie le décès de Kamal-Eddine Fekhar d'"incompréhensible et inacceptable". Dans un communiqué rendu public hier, le secrétariat permanent du bureau politique du parti "fait porter l'entière responsabilité de cette tragique disparition aux pouvoirs publics, car ils l'ont laissé mourir en prison alors qu'ils étaient régulièrement alertés par les avocats et la famille du défunt de la détérioration de sa santé, de la situation de danger de mort dans laquelle il se trouvait après une grève de la faim qui a duré 50 jours". "Ça suffit ! plus jamais de mort dans nos prisons ! plus jamais de détenus d'opinion ! liberté pour Louisa Hanoune et pour tous les détenus politiques et d'opinion !" Ajoute-t-on dans le même communiqué.


Soufiane Djilali, président de jil jadid
"Il vient de subir sa mise à mort"
Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a estimé, dans un post sur sa page Facebook, que le décès de Kamal-Eddine Fekhar "est un choc qui interpelle toutes les consciences algériennes. L'homme a été jeté en prison pour une simple opinion". Soufiane Djilali rappelle que le défunt avait crié "nous vivons l'apartheid", mais également que son avocat, Me Salah Dabouze, "avait protesté à plusieurs reprises, publiquement, quant aux conditions inhumaines qui lui étaient imposées. L'avocat avait pourtant averti que sa vie était en grave danger. Malheureusement, le pouvoir a été jusqu'au bout". Le président de Jil Jadid dénonce, encore une fois, "cette inhumanité des dirigeants de notre pays. Ce régime, odieux et immoral, restera comme une infamie dans l'histoire de l'Algérie".

Yasmina Khadra, écrivain
"Il est mort parce qu'il voulait vivre libre"
L'écrivain Yasmina Khadra s'indigne de la mort, en détention, du militant Kamal-Eddine Fekhar. "Il ne fêtera pas l'Aïd avec ses enfants, ni avec ses proches, ni avec ses amis. Il est mort parce qu'il voulait vivre libre, dans un pays libre et digne de ses martyrs. Je ne connaissais pas ce militant du FFS, j'ignore s'il était bon ou pas, je sais seulement qu'il était Algérien et qu'il militait pour ce qu'il estimait être juste. Dans un monde où il devient normal de mourir pour ses idées, finir au bout d'une interminable grève de la faim est un affront pour chaque jeûneur qui rompt l'épreuve du jour à l'heure du ftour. À croire qu'on n'a plus d'empathie, plus de responsabilité. Un homme qui s'interdit de se nourrir pour que nous puissions jouir pleinement de nos droits ne doit pas disparaître comme une volute de fumée, comme s'il n'avait jamais existé. Ce serait l'achever deux fois. Ce serait l'achever tous les jours et toutes les nuits. Ce serait renier nos valeurs et renoncer à nos rêves dans la même foulée", a-t-il écrit sur sa page Facebook, en réaction à cette mort tragique.

Synthèse F. A.


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