Salah Hannoun, Hakim Saheb, Amar Zaïdi, Abdelkader Houali, Sofiane Dekkal, des avocats et militants des droits de l'Homme, ont appelé, dans une déclaration rendue publique, à la refonte "totale de la procédure pénale et de la pratique judiciaire, sous ses multiples formes, notamment dans son volet inhérent à la détention provisoire qui est érigée en règle absolue alors qu'elle est censée être l'exception". Dans leur déclaration, les avocats ont réagi à la mort du Dr Fekhar en dénonçant une justice de deux poids, deux mesures, "alors que des terroristes islamistes et leurs commanditaires se pavanent en liberté", ont-ils dénoncé. "De jure, il était sous la responsabilité de l'Etat et de son appareil judiciaire à qui incombait sa légale protection. Sa mort est la résultante d'une grève de la faim entamée dans des geôles algériennes qui nous rappellent les tristement célèbres prisons coloniales", estiment-ils, ajoutant qu'une grève de la faim est "utilisée comme ultime méthode de lutte afin de dénoncer le caractère arbitraire de sa détention, sa privation de liberté étant la conséquence d'une inique décision politique". "Ces dernières années, compte tenu de la pérennité de ses engagements politiques et démocratiques et de la constance de sa lutte pour la défense de la région du M'zab et de ses spécificités culturelle, identitaire et religieuse, il a eu à subir les affres de la répression du pouvoir à plusieurs reprises", ont dénoncé les avocats, ajoutant que cette fois-ci "elle lui fut fatale". "En tant qu'avocats de la défense, constitués dans les précédents dossiers de Kamal Fekhar et ceux d'autres détenus politiques et d'opinion, notamment lors des sanglants événements du Printemps noir de Kabylie en 2001, nous avons eu à dénoncer, à maintes reprises, ces méthodes d'un autre temps qui déshumanisent les militants", ont-ils écrit.