Le personnel médical et paramédical exerçant à l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Bouira, est une nouvelle fois monté au créneau, jeudi, dans le but de dénoncer "le climat d'insécurité" qui règne à l'intérieur de l'enceinte hospitalière de Bouira, mais aussi, dans le but de réclamer de meilleures conditions de travail. Cette action fait suite à la énième agression physique et verbale, dont a été victime un infirmier, qui était de service durant la soirée lundi 24 mai, par l'accompagnateur d'un patient. Selon le docteur Amy Mourad, médecin dudit hôpital et membre de la section syndicale UGTA à l'EPSP de Bouira, les faits se sont déroulés aux alentours de 18h15, lorsque l'agresseur présumé, âgé de 25 ans, a verbalement et physiquement agressé sa victime, afin qu'elle prenne en charge son père. "Il a proféré des insultes et des menaces et comme cela ne suffisait pas, il l'a également bousculé", a-t-il affirmé. Et de poursuivre : "Heureusement que les agents de sécurité étaient présents, sinon Dieu seul sait ce qu'il aurait fait". Selon le président de la section syndicale du SAP le Dr Amy, cette énième action, vise à "tirer la sonnette d'alarme" à propos des agressions chroniques perpétrées par des citoyens à l'encontre de ses collègues, ainsi que du personnel paramédical. Pour ce syndicaliste, les agressions contre le personnel médical et paramédical au sein de l'EPSP de Bouira sont devenues monnaie courante. "Ce qui est déplorable dans cette affaire, c'est la passivité, voire le mutisme de l'administration face à de tels agissements", a-t-il déploré. Avant de regretter "la légèreté" que manifeste la tutelle quant à la mise en place d'un dispositif de sécurité adéquat, pour permettre à la corporation des médecins et et paramédicaux de travailler dans un climat confortable et sécurisé. D'autres médecins protestataires ont évoqué leurs conditions de travail, qu'ils qualifient de déplorables. "Nous travaillons en sous-effectif du fait que l'administration pousse les praticiens à la démission. Ces deux derniers mois, nous avons enregistré pas moins de treize départs", a-t-on fait savoir. Toujours dans le registre des carences, les protestataires relèvent le manque "flagrant" d'équipement médical nécessaire à la prise en charge des malades. Voulant en savoir plus sur le sujet, nous avons tenté de prendre attache avec la directrice de la santé publique locale, mais cette dernière était absente lors de notre passage.