Pour le 15e vendredi de protestation, les Sétifiens étaient très nombreux à sortir dans la rue pour demander le départ du système qui fait la sourde oreille. Les rues du centre-ville étaient noires de manifestants, drapés dans l'emblème national, ayant participé à l'impressionnante marche. Des centaines de manifestants ont sillonné les différentes grandes artères du centre-ville de la capitale des Hauts-Plateaux, dont l'avenue de l'ALN (Armée de libération nationale), Cheikh-Laïfa, le 8-Mai-1945 et le 1er-Novembre-1954, en passant par Aïn Fouara, le siège de la direction de sûreté de wilaya, la cour de Sétif et autres structures, pour arriver devant le siège de la wilaya, lieu habituel des manifestations. Plusieurs slogans de participants décolèrant pas ont été scandés. Ils ont répété en chœur : "Leblad bladna w'ndirou rayna" (le pays est le nôtre et nous ferons ce que bon nous semble), "Arrahli ya houkouma, ya hna ya ntouma" (gouvernement dégage ! Ou c'est nous, ou c'est vous !), "République civile et non militaire", "Elle n'est pas régionale mais nationale", "Bensalah dégage !", "Bedoui dégage !", "Total dégage !", "FLN dégage !", "RND dégage !", "Voleurs, voleurs, vendeurs de cocaïne". Pour exprimer leur soutien à Kamal-Eddine Fekhar décédé mardi au pavillon carcéral de l'hôpital de Blida, les manifestants ont crié : "Ya lil aâr, ya lil aâr, el îssaba ketlet Fekhar" (Oh la honte ! la bande a tué Fekhar), "Pouvoir assassin" et autres slogans. Les manifestants ont aussi entonné des chants patriotiques, dont Qassaman et Min Djibalina. FAOUZI SENOUSSAOUI