La 13e marche hebdomadaire des étudiants a changé d'itinéraire, déjouant le dispositif sécuritaire placé à la Grande Poste et à la rue Asselah Hocine. Il n'était donc pas question de manifester devant l'APN, le Sénat et le tribunal Sidi M'hamed, comme lors des deux dernières marches (dont celle du 19 mai), mais d'aller signifier au Premier ministre et à celui de l'Intérieur, que les étudiants sont contre la tenue des élections du 4 juillet, mais également pour insister sur le départ de Bensalah et de Bedoui. Aux environs de 10 h 40, du point de départ de la faculté centrale (Université Alger 1), l'itinéraire des étudiants pour ce 13e mardi prévoyait de passer respectivement via la rue Didouche, remonter par Bd Mohamed Khemisti, puis l'avenue Pasteur et atteindre la rue Dr Chérif Saadane en passant par la rue du «19 Mai 1956» où un dispositif policier les attendait. La pression du flux des centaines de manifestants a permis de forcer le barrage policier. Aux environs de 11 h 10, les étudiants se dirigent vers le Premier ministère, en passant par la rue Dr Chérif Saadane, passant par le siège de la direction générale des douanes. Toujours à la rue Dr. Saadane, les premières escarmouches ont lieu au niveau de la salle Ibn Khaldoun, à quelques mètres de la petite entrée du ministère de l'Intérieur. Des dizaines de policiers, avec boucliers et matraques, ont tenté en vain de stopper la marche des étudiants à ce niveau, avant de céder à la force des jeunes manifestants. Le dispositif est vite débordé. Les étudiants des premiers rangs courent très vite vers l'entrée du palais du Gouvernement. Arrivés à quelques mètres de l'entrée principale du palais du Gouvernement, les étudiants découvrent un imposant barrage de plusieurs colonnes de policiers et de camions bloquant l'entrée pour les empêcher d'avancer davantage. Là, ils ont choisi de s'asseoir à même le sol et de continuer à chanter leurs slogans : «Ya Hna Ya Ntouma - Dégage Ya El Houkouma» (C'est nous ou c'est vous Gouvernement Dégage). Vers 11 h 40, la police fait usage de lacrymogènes pour disperser les étudiants. Des suffocations et des larmoiements chez les étudiants les plus proches du cordon sécuritaire, alors que d'autres ont carrément perdu connaissance sous l'effet combiné du jeûne et des gaz lacrymogènes. Des voix s'élèvent parmi les étudiants au premier rang pour demander aux autres de faire marche arrière. «Dawla Khayna» et «Klitou Leblad Ya Serraqine» scandent les étudiants dans leur retraite. Les manifestants rebroussent chemin via Dr. Saadane, puis l'avenue Pasteur, sous les slogans : «Dégage» et «Dawla Madania, Machi 3askariya» (Etat civil et non pas militaire). Dans ce parcours du retour, les étudiants ont observé une halte devant le siège de l'ex-«Haute Instance Indépendante de Surveillance des Elections» (HIISE) qui se trouve à la rue Dr. Saadane. Les manifestants ont prolongé leur itinéraire de retour en passant via le boulevard Colonel Amirouche, puis place Maurétania (carrefour avec la rue Hassiba Ben Bouali), avant de retrouver la rue Didouche Mourad via la rue Mustapha Ferroukhi (ex-Richelieu), pour enfin se rassembler à la place Khemisti, non loin de la Grande Poste. La marche du 13e mardi des étudiants a pris fin vers 14h00.