RESUME : Sorreya doit se calmer en découvrant que Aziz est un ami de sa patronne. Elle se montre serviable, surprenant ce dernier. Comme Sorreya semble réfléchir, Aziz lui propose de répondre en fin de journée. - Je passerai avant la fermeture de la boutique, lui dit-il, en sortant un carnet de chèques de sa poche. Cela fera combien ? - Pourquoi ne pas voir avec madame ? Peut-être vous fera-t-elle un prix, émet-elle, s'apercevant qu'il y avait près d'une dizaine de tenues. Cela va vous coûter une fortune... - J'ai les moyens ... Donc, à cinq heures ? - D'accord ! Ils se dirigent vers la caisse et lorsqu'elle lui fait le total, cela lui revient à cinquante mille dinars. Dix mois de salaire pour elle. Elle ne peut s'empêcher d'envier son amie, cette inconnue. Elle a de la chance. Elles ne doivent pas être nombreuses à être gâtées comme elle par un beau jeune homme qui en a plein les poches. - Je vous les emballe maintenant ? - Vous avez tout l'après-midi pour le faire, je ne les prends pas maintenant... Je n'ai pas amené ma voiture... En plus, il a une voiture ! songe-t-elle. Il a tout ce que je déteste. - Ils seront prêts. Aziz ne tarde pas à partir. Sa patronne vient l'aider à emballer les tenues dans un beau papier cadeau . - J'ai rendez-vous cet après-midi, lui dit-elle. Je ne viendrai pas. Tu fermeras la boutique sans m'attendre. Quant à la caisse, je te fais confiance. Garde à l'oeil la nouvelle - Bien madame... Tout à l'heure, vous m'avez parlé de changements, lâche-t-elle après maintes hésitations. De quoi s'agit-il ? - Tu le sauras en temps voulu, répond sa patronne. Sorreya n'insiste pas. Elle se demande si elle ne s'inquiète pas pour rien. Ne se fait-elle pas de fausses idées ? Sa patronne n'a aucunement l'intention de la remercier. Sinon, elle ne lui confierait pas la caisse. Madame sort avant midi et Sorreya envoie Latéfa lui acheter un yaourt. Elle ne veut pas lui laisser la boutique ne serait-ce qu'un seul instant. Elle ne veut pas lui donner l'occasion de voler. Maintenant qu'elle y pensait, Sorreya se dit que sa patronne avait peut-être l'intention de la remercier après un vol. Pourquoi s'absenterait elle le jour-même de l'arrivée de la nouvelle ? Le jeune fille doute tellement qu'elle en devient tendue. Serait-ce possible que sa patronne lui ait tendu un piège pour se débarrasser d'elle ? Pour avoir un oeil sur la caisse, elle s'arrange pour ne pas s'occuper des clients qui entrent et qui font le tour de la boutique. Elle les laisse aux soins de Latéfa. Celle-ci est parfois dépassée. Elle tient au début, par la suite, elle vient la trouver. - Tu pourrais me donner un coup de main ? - Tu sembles oublier, rétorque Sorreya, que tu es en période d'essai. L'après-midi s'écoule lentement mais lorsque Sorreya en voit la fin arriver, elle soupire de soulagement. Rien de fâcheux n'est arrivé. Elle est de nature si pessimiste qu'elle n'a pas pu s'empêcher de penser que quelque mauvais acte était en train de se tramer à son insu ! - Mon Dieu, quand vais-je cesser de penser que tout dans ma vie se terminera mal ? Parce que... parce que je ne suis pas bien née. Sorreya n'a pas le temps de penser plus longtemps. Sur le trottoir, il y a un couple de jeunes. À leurs sourires, elle comprend qu'ils l'ont reconnue. Mais comment-ont-ils fait pour la retrouver ? (À suivre) A. K. [email protected]