Pour faire fructifier son projet, un escroc n'a pas trouvé mieux que d'appâter ses victimes par un procédé tout à fait original. C'est suite aux plaintes de deux citoyens qui avaient vendu leurs véhicules de type Mercedes, d'une valeur globale de 730 millions de centimes, que l'auteur de l'escroquerie a été arrêté par les éléments de la compagnie de Gendarmerie nationale de Annaba en lançant un appel à la brigade spécialisée au niveau de l'aéroport Houari-Boumediene d'où le mis en cause devait s'envoler pour Casablanca (Maroc). Il s'avère, selon les premiers témoignages, qu'il avait escroqué plusieurs victimes. Au total, ce sont quelque 153 véhicules, toutes marques confondues, qui ont été vendus à cet escroc. La méthode consistait à signer aux victimes des chèques sans provision en recommandant à ces dernières de ne pas présenter les chèques pour encaissement. “Je suis un commerçant de père en fils dans les domaines de l'habillement, la quincaillerie, les matériaux de construction. J'ai donc besoin de liquidités pour garantir un fonctionnement normal de mes affaires”, essaie-t-il de se justifier. Cependant, ses nombreuses victimes témoignent que cet escroc fait avancer ses affaires avec leur argent. Pour elles, la tactique utilisée peut, en effet, appâter le plus averti : acheter des véhicules à des prix corrects qu'il revendait à moindre prix. Normal du moment qu'il ne payait pas cash. Cet entrepreneur, M. C. (39 ans), originaire de Annaba et habitant toujours cette ville a reconnu avoir eu recours à cette méthode pour faire face à ses dettes. Il se défend toutefois en déclarant que jusqu'à présent, il a toujours utilisé des chèques de garantie. Le capitaine Hamed Abdelouahab Lotfi, qui a présenté l'affaire à la presse, a expliqué que le mis en cause s'apprêtait à quitter Alger à destination du Maroc parce que harcelé par ses créanciers à qui il devait la mirobolante somme de 26,3 milliards. “Je voulais juste prendre deux ou trois jours de repos à Alger. Je n'étais pas en fuite. Si je le voulais réellement, j'aurais choisi la Tunisie”, tenait-il à préciser. Chose que le colonel Krouchi ne voulait pas admettre en l'apostrophant : “Tunis est pleine de Annabis !” voulant dire par là que le Maroc était plus sûr. Le mis en cause a été présenté, hier, devant le procureur de la République de Annaba. ALI FARÈS