Après avoir fait plusieurs allers-retours au tribunal Abane-Ramdane, l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia se présentera, ce matin, devant le juge d'instruction désigné à la Cour suprême. L'ancien ministre des Travaux publics Abdelghani Zaâlane, sera, lui aussi, présenté ce mercredi devant le juge d'instruction au niveau de la même juridiction. Rien que dans l'affaire liée à l'homme d'affaires Ali Haddad, l'ancien Premier ministre est poursuivi pour "dilapidation de deniers publics et privilèges indus". S'il est déclaré coupable, il risque jusqu'à 20 ans d'emprisonnement. La peine risquée est particulièrement plus lourde à cause, notamment, de son poste de responsabilité occupé durant le déroulement des faits. Ahmed Ouyahia était, en effet, Premier ministre et, à ce titre, il avait également le pouvoir de signature au titre de président du Conseil des participations de l'Etat (CPE), qui octroie les autorisations d'investissement. En plus d'être déféré devant le juge dans l'affaire de l'homme d'affaires Ali Haddad, Ahmed Ouyahia est également concerné par l'affaire Tahkout. En outre, les charges qui pèsent sur lui dans des affaires liées à l'investisseur sont très lourdes. Son dossier, transféré par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed au procureur général, devra être remis à la Cour suprême. Il donnera donc lieu à l'ouverture d'un autre procès lié à ce dossier. Avec l'affaire Kouninef qui sera ouverte dans les prochains jours, l'ancien Premier ministre risque d'être cité une nouvelle fois. Mais, selon des juristes, toutes ces affaires seront rassemblées. Une fois un inculpé définitivement accusé, seule une peine maximale sera appliquée à la personne concernée. Outre Ahmed Ouyahia, huit anciens ministres et deux walis sont concernés par l'affaire Ali Haddad. Il s'agit des ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, des ex-ministres Abdelghani Zaâlane, Amar Tou, Boudjemaâ Talaï, Karim Djoudi, Amara Beyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazghi et Abdeslam Bouchouareb, de l'ex-wali d'Alger Abdelkader Zoukh et de l'actuel wali d'El-Bayadh, Mohamed Djamel Khenfar. Ils seront tous entendus dans les jours prochains. La Cour suprême avait expliqué que ces personnes étaient poursuivies "pour des faits punis par la loi relative à la conclusion de marchés publics et de contrats contraires à la réglementation et aux lois en vigueur". Il reste qu'en raison de l'immunité parlementaire, Amar Ghoul, sénateur, et Boudjemaâ Talaï, député, ne seront pas entendus dans l'immédiat. La justice devra d'abord demander la levée de l'immunité parlementaire aux deux Chambres du Parlement avant d'engager des poursuites contre eux.