Pour leur 17e vendredi de contestation contre le système en place, la mobilisation citoyenne est demeurée intacte à Sidi Bel-Abbès. L'incarcération de deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et de l'ex-ministre du Commerce Amara Benyounès n'a pas refroidi l'ardeur des manifestants qui étaient des centaines, hier, à descendre dans la rue pour investir de nouveau la place du 1er-Novembre-1954 et réitérer leur appel à un "changement radical du système" et au "départ de tous ses symboles". Tout en accueillant avec satisfaction les comparutions et la mise en détention des personnalités dites "intouchables", à l'image d'Ouyahia qui ambitionnait de devenir président de la République, les manifestants ont réclamé avec insistance que d'autres responsables soient jugés, notamment ceux des partis FLN, RND, TAJ et MPA et leurs députés et sénateurs. "Ni conférence ni dialogue jusqu'au départ du système et la chute du régime" et "Ô parlementaires, vous n'êtes pas dignes de la confiance du peuple", ont-ils scandé, entre autres slogans. Dans le même sillage, d'autres slogans ont été mis en avant et exprimés par les manifestants quant à l'appel au dialogue lancé par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, notamment leur rejet d'une élection présidentielle sous la coupe des reliques du système qui ont ruiné le pays. "Y en a marre de vous ! Partez tous !" et "Nous voulons un dialogue ouvert avec des personnalités sérieuses", a-t-on indiqué. La procession s'est ensuite ébranlée pour une marche dans les principales artères de la ville en scandant les mêmes slogans : "Silmiya silmiya" et "Djeïch, châab khawa khawa" mais aussi d'autres mots d'ordre hostiles au pouvoir. Déterminés, les manifestants ont également brandi des pancartes tout le long du parcours, sur lesquelles on pouvait lire : "Le peuple veut le départ des gangs de la fraude", "Les B, partez ! votre place est en prison", "Il est temps de dissoudre les gangs de malfaiteurs : FLN, RND, TAJ, MPA, UGTA", "Le peuple est déterminé à tout changer", "Restons unis, méfions-nous de la division", ou encore "Le peuple veut un Etat civil". Autant de slogans très politiques qui ont marqué la mobilisation de ce 17e vendredi, qui s'est déroulé toutefois dans une ambiance festive suite à l'incarcération d'Ouyahia, de Sellal et de Benyounès. À signaler qu'un déjeuner collectif a réuni les manifestants autour d'un couscous, avant l'entame de la marche, à la place du 1er-Novembre.