KouGC est pratiquement à l'arrêt, alors que l'ETRHB serait interdite d'accès aux marchés publics et que son plan de charges aurait subi un sévère coup de rabot. La justice instruit plusieurs dossiers dans lesquels des patrons de groupes privés, jusqu'ici intouchables, ont été cités, dont certains ont blanchi sous le harnais dans le domaine du montage automobile, à l'image de Mahieddine Tahkout, tandis que d'autres se nourrissaient abondamment de la commande publique, à l'instar d'Ali Haddad et des frères Kouninef, respectivement propriétaires de l'ETRHB et de KouGC. Ils sont poursuivis notamment pour corruption et dilapidation de deniers publics. Les trois patrons ont été placés sous mandat de dépôt, en attendant les résultats des enquêtes. D'autres patrons ont été mis sous ISTN (interdiction de sortie du territoire national). Les comptes bancaires de certains des mis en cause dans les affaires dites de corruption ont été également bloqués. C'est la fin d'une ère. Cependant, ces mesures conservatoires pourraient expirer à la fin des procès, mais elles pourraient, en revanche, donner lieu à des sentences beaucoup plus sévères à l'encontre des personnes physiques, dans le cas où les faits dans lesquels elles seraient impliquées s'avèreraient fondés. Tant que les procès n'ont pas abouti, il est peu probable que d'autres décisions puissent avoir lieu au-delà des mesures conservatoires dont font objet les personnes physiques. Or, si dans les milieux judiciaires on ne se faisait plus guère d'illusion quant à l'issue des procès compte tenu des griefs retenus contre les mis en cause, les procédures pourraient néanmoins épargner les entreprises. Jusqu'ici, les procédures engagées ne concernent que les personnes physiques, même si les entreprises subissent de plein fouet l'impact de ces affaires impliquant leurs patrons. KouGC est pratiquement à l'arrêt, alors que l'ETRHB serait interdite d'accès aux marchés publics, alors que son plan de charges aurait subi un sévère coup de rabot. Le groupe Tahkout a, quant à lui, suspendu toutes les commandes, signe d'une difficulté patente à renouer avec l'usinage et l'approvisionnement des ateliers en kits CKD-SKD. Ces entreprises, qui étaient jusqu'à une date récente des plus florissantes, non pour leur bonne gestion et/ou leurs innovations mais pour les privilèges dont elles bénéficiaient compte tenu de la proximité de leurs patrons avec le pouvoir politique, pâtissent désormais des décisions de justice à l'encontre de leurs propriétaires. Elles ne sont pas jusqu'ici impliquées, mais l'onde de choc de l'infraction commise par leurs représentants et/ou organes, si elle est bien évidemment établie, pourrait les atteindre à l'avenir. En tout état de cause, l'Etat ne peut s'ingérer dans l'avenir des entreprises dont les patrons sont présumés impliqués dans des affaires de corruption. Théoriquement, l'entreprise est un patrimoine économique qui appartient à la collectivité, mais on a vu, par le passé, des personnes morales condamnées à payer les pots cassés d'un écart de gestion et/ou de conduite de leurs patrons. Les règlements judiciaires et les faillites sont également prévus par la loi, mais ces mécanismes ne doivent pas être une solution de répression, mais des cas extrêmes qui ne peuvent être mis en pratique qu'après épuisement de toutes les solutions techniques et juridiques. Quoi qu'il en soit, il est peu probable que ces entreprises puissent retrouver de l'altitude à l'avenir, étant donné que leur plan de charges est puisé essentiellement dans la commande publique, alors que les industries de montage automobile doivent leur survie à la politique avantageuse des anciens gouvernements. Or, ceux-ci subissent depuis peu l'effet retour de manivelle d'une politique conçue au bénéfice des copains et de quelques concessionnaires triés sur le volet.