Huit manifestants seront présentés, aujourd'hui, devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed pour avoir brandi le drapeau berbère lors de la marche du 18e vendredi. Selon l'avocat Salah Abderrahmane, "8 personnes se trouvent depuis hier (vendredi, ndlr) en garde à vue au commissariat central d'Alger, selon des informations que j'ai pu recueillir. Comme il n'y a aucun texte de loi qui condamne le port d'un autre drapeau, outre les couleurs nationales, la justice devra trouver un autre artifice. Du coup, ces manifestants sont inculpés pour attroupement et atteinte à corps constitué. Or, ils ont été arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh". De son côté, le président de l'association RAJ, Abdelouahab Fersaoui, a révélé que "plusieurs personnes, sans nouvelles de leurs proches, nous ont contactés pour s'enquérir de la situation. Immédiatement, on a contacté un avocat pour vérifier l'exactitude des informations qui nous parviennent. Cet avocat a fait le tour des commissariats. Finalement, les personnes arrêtées sont toutes placées en garde à vue au commissariat central d'Alger et seront présentées, demain (aujourd'hui, ndlr), devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Selon nos informations, ces personnes ont été interpellées pour avoir brandi le drapeau amazigh". En revanche, une source proche de la DGSN a indiqué qu'"aucune arrestation n'a été opérée vendredi à cause du drapeau amazigh. Ce jour-là, trois personnes ont été interpellées pour port d'armes et de produits prohibés et seront présentées demain (aujourd'hui, ndlr) pour ces seuls délits devant les juridictions compétentes". Cela étant dit, vendredi dernier, des dizaines de manifestants ont été arrêtés à Alger pour avoir brandi le drapeau amazigh et ont été conduits dans les différents commissariats de la capitale. Après plusieurs heures de détention, la majorité a été relâchée. La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) qui a déploré les interventions musclées des forces de l'ordre pour arracher le drapeau amazigh des mains des manifestants, dénonce les interpellations opérées par les services de sécurité.