Par: Fayçal Métaoui 22 Juin 2019 à 12:57 TSA Huit personnes ayant participé à la marche du vendredi 21 juin à Alger, sont toujours retenues au commissariat central, à Alger. « Ces manifestants ont été interpellés par les policiers après avoir refusé de remettre les drapeaux amazighs aux agents. Ils se sont accrochés avec eux », annonce l'avocat Salah Abderrahmane, contacté par TSA. Les huit interpellés, originaires de Bouira et de Tizi Ouzou, seront traduits demain, dimanche 23 juin, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'Hamed à Alger. « Ils sont poursuivis pour regroupement non autorisé et outrage à corps constitués », précise l'avocat. L'article 144 du Code pénal prévoit un emprisonnement de deux mois à deux ans et une amende de 1000 à 500.000 dinars pour « quiconque dans l'intention de porter atteinte à leur honneur, à leur délicatesse ou au respect dû à leur autorité, outrage dans l'exercice de leurs fonctions ou à l'occasion de cet exercice, un magistrat, un fonctionnaire, un officier public, un commandant, ou un agent de la force publique, soit par paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d'objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendu public ». Le juge peut retenir les deux peines ou l'une des deux. Selon Salah Abderrahmane, le nombre des personnes gardées à vue lors de la marche du vendredi serait plus important. D'après des internautes, des manifestants ont été également interpellés à Oran. Vendredi soir, des habitants de Naciria (Boumerdes) ont organisé une marche pour exiger la libération d'un activiste associatif, Bilel Bacha, interpellé le même jour à Alger alors qu'il brandissait le drapeau culturel amazigh. Selon plusieurs médias et une députée du RCD, la police a procédé à de nombreuses interpellations vendredi 21 juin ciblant les manifestants portant des drapeaux autres que l'emblème national. Le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée a déclaré, cette semaine, que des instructions fermes ont été données aux services de sécurité pour empêcher que d'autres drapeaux que l'emblème national algérien soient exhibés durant les marches. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a dénoncé « l'interpellation de manifestants pacifiques » et a appelé à leur libération en évoquant « une dangereuse dérive ».