M. A. H. n'a rien de ces handicapés mentaux qu'on rencontre un peu partout. Sa particularité à lui c'est qu'il est très lucide et conscient de sa situation. Un père de famille dont il est le quatrième membre. En nous exposant son problème, l'on a dû se rendre compte que son handicap a été aggravé par une mauvaise prise en charge de son cas social. Sinistré à la suite du séisme 2003 — son habitation sise au 27, rue Saïd-Djabi, dans la commune de Belouizdad, s'est effondrée —, il se retrouve avec ses deux enfants dont l'un en bas âge (seize mois) et sa femme à la rue. Cette dernière est actuellement avec le bébé chez la famille, alors que son deuxième fils de huit ans vit avec lui à la belle étoile. “Pour des raisons ignorées, l'équipe de CTC n'est passée que deux années après le séisme, soit le 9 mai de l'année en cours. Avant cela, en 2004, une bonne partie de la toiture s'est effondrée. Un autre pan s'est détaché au début de cette année. Le éléments de la Protection civile et de la police nous ont recommandé d'évacuer les lieux”, raconte-t-il. Entre-temps, des requêtes, demandes d'intervention et visites des services de l'urbanisme ont été effectuées sans pour autant que le problème du plaignant soit réglé. Au mois de mai dernier, il décide de se rendre au siège de la circonscription administrative de Hussein Dey dans l'espoir de rencontrer le premier responsable. Quelques jours après, un vice-président de l'APC de Belouizdad se déplace en compagnie d'une équipe technique au domicile du malheureux, où des photos sont prises. Le 9 mai, une équipe de CTC Chlef rédige un rapport : la bâtisse est classée rouge, les conséquences du séisme sont profondes sur cette dernière déjà vétuste. On recommande l'évacuation totale et immédiate. Malgré cette expertise, M. A. H. n'a pu bénéficier ni d'un logement ni encore moins d'un chalet à l'effet d'abriter sa famille éparpillée. “Au niveau de la daïra, on demande une deuxième expertise”, confie-t-il. Las d'être ballotté de service en service, ce citoyen a fait une tentative de suicide en voulant s'immoler. Il s'était, il y a quelques semaines, aspergé d'essence et, heureusement, empêché de justesse en essayant d'allumer un briquet. Dans son esprit, c'est la seule voie qui reste pour défendre sa dignité. A. F.