L'ancien ministre des Transports est cité dans une affaire de corruption liée au dossier du patron de Cima Motors, Mahiedine Tahkout, actuellement en instruction à la Cour suprême. Les membres de la commission des affaires juridiques et administratives de l'Assemblée populaire nationale se sont réunis, hier, pour étudier la demande de levée de l'immunité au parlementaire FLN et ancien ministre, Boudjemaâ Talaï. L'ancien ministre des Transports est cité dans une affaire de corruption liée au dossier du patron de Cima Motors, Mahiedine Tahkout, actuellement en instruction à la Cour suprême. Afin de pouvoir engager des poursuites judiciaires contre le parlementaire, le ministère de la Justice a envoyé, au début du mois de juin, une demande afférente au bureau de la Chambre basse du Parlement, qui l'a transmise, à son tour, à la commission des affaires juridiques. Selon des sources concordantes, le député aurait été conseillé par quelques-uns de ses pairs de renoncer de plein gré à son immunité parlementaire. Il aurait refusé de suivre l'exemple des deux sénateurs (FLN) Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat qui y ont renoncé volontairement. À ce titre, la commission parlementaire a décidé de s'appuyer sur l'article 72 du règlement intérieur de l'institution. En clair, dans un délai de trois mois à partir de la date de la saisine, "l'Assemblée populaire nationale se prononce au cours d'une séance à huis clos, au scrutin secret et à la majorité de ses membres, après audition du rapport de la commission et de l'intéressé qui peut se faire assister par un de ses collègues. Les périodes d'intersession sont déduites pour le décompte des délais susvisés" . Eu égard à la situation de blocage, dans laquelle s'enlise l'Assemblée nationale en raison de l'acharnement du groupe parlementaire du FLN à faire tomber Moad Bouchareb du perchoir et du gel des activités des élus de l'opposition, il sera difficile de rassembler la majorité des députés dans une plénière convoquée sur cet ordre du jour. Boudjemaâ Talaï bénéficie assurément d'un sursis de quelques semaines. Il est dit que la justice aura toute latitude de lui enlever systématiquement l'immunité parlementaire si l'APN ne donne pas suite à la demande du département de la Justice après expiration du délai de 90 jours. L'instance permanente de l'APN a validé, par ailleurs, la qualité de nouveaux membres aux suppléants de dix parlementaires ayant démissionné en soutien au soulèvement citoyen et des trois élus décédés en cours de mandat. Pour rappel, la démission des six élus du Parti des travailleurs — Louisa Hanoune, Nadia Chouiter, Ramdane Youcef Taâzibt, Djelloul Djoudi… —, de l'ancien ministre de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, et d'une de ses collègues au FLN, d'Ali Laskri et de Khaled Tazaghart, député indépendant de Béjaïa, a été entérinée le 4 avril dernier.