Une dizaine de wilayas de l'Ouest étaient représentées lors de ce conclave. Face au stress hydrique que connaissent certaines régions du pays et pour rendre indépendants les agriculteurs vis-à-vis d'une pluviométrie qui pourrait influer sur le rendement, voire sur la production, notamment lorsqu'il s'agit des grandes cultures, l'Etat, à travers le ministère de l'Agriculture, a pris certaines mesures incitatives afin de se tourner vers des solutions alternatives et efficaces qui puissent donner un coup de fouet à l'agriculture, à l'exemple de l'utilisation du système d'irrigation au goutte-à-goutte, une technique économique et incontournable à l'avenir. En effet, après les deux regroupements régionaux qui se sont déroulés au sud et à l'est du pays et en attendant celui qui devra se tenir incessamment au Centre sur cette question, l'Itma (Institut de technologie moyen agricole) de Aïn Témouchent a abrité, lundi, un regroupement régional avec pour thème la sensibilisation et la vulgarisation de la technique d'irrigation au goutte-à-goutte de certaines cultures, dont des fruits et légumes, et que l'Etat compte encourager à travers une politique d'accompagnement. Ainsi, une dizaine de wilayas de l'Ouest étaient représentées lors de ce conclave encadré par des représentants du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, dont des responsables centraux et régionaux du secteur, à l'image de la direction du développement agricole des régions arides et semi-arides du ministère de l'Agriculture ; la direction du développement agricole et de la pêche ; le directeur de régulation et de développement de la production agricole (Drdpa) relevant du ministère de l'Agriculture ainsi que Negri Cherif, directeur général de l'Insid (Institut national des sols, de l'irrigation et du drainage), où chacun a présenté sa communication devant une assistance composée de représentants de tous les instituts, des DSA des wilayas de Aïn Témouchent, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Saïda, Mascara, Nâama, El-Bayadh, Relizane, Mostaganem et Oran, des directeurs et les présidents des CRMA (Caisses régionales de mutuelles agricoles) et les présidents de conseils interprofessionnels des différentes filières agricoles. À ce titre, M. Negri a déclaré qu'en tant qu'institut national spécialisé dans l'irrigation, nous sommes là pour accompagner les fellahs dans l'utilisation du réseau d'irrigation au goutte-à-goutte. Il a révélé que l'Etat s'est engagé à financer 50% du projet dans le cadre de sa politique de soutien et d'appui. La priorité sera donnée aux filières fruits et légumes (pomme de terre, oignon, tomate industrielle). La part de l'Etat concernera uniquement les stations de filtration des eaux et la canalisation principale et secondaire, tandis que le financement des gaines sera à la charge du fellah. Celui-ci bénéficiera en outre d'un accompagnement dans la formation sur les méthodes et procédés de la maintenance de cette station de filtration pour lui permettre de tenir un minimum d'une dizaine d'années. Cependant, M. Negri a précisé que préalablement à cela, les fellahs devront apprendre quelles sont les spécificités de ces réseaux d'irrigation, leurs avantages et leurs inconvénients. De son côté, Naïmi Berkane, directeur des services agricoles de la wilaya de Aïn Témouchent, a souligné que l'appui sur la technique d'irrigation au goutte-à-goutte concernera en priorité les cultures stratégiques dont les céréales, les légumineuses, les fourrages, la tomate industrielle, les arbres fruitiers et les légumes sous serre. Lors de leurs communications, les intervenants ont conseillé les fellahs d'éviter l'utilisation des eaux impropres à l'irrigation qui peuvent être sources de maladies à transmission hydrique, notamment en période des grandes chaleurs.