Résumé : Hadjira prend ses aises et demande même à rencontrer Hichem. Nesrine l'avertit : si elle tente de déstabiliser la famille, elle aura affaire à elle. La femme, loin de se vexer, la traite de fille sans racines. La jeune femme est outrée. Hadjira ne bouge pas. Bien au contraire, elle se cale dans son fauteuil et croise les jambes. -Je ne suis là que pour demander mon dû. Je suis la mère de Sadjia. Sa vraie mère. Faïza l'a, certes, élevée, mais moi, je l'ai portée dans mon ventre neuf longs mois, et je l'ai mise au monde par un matin pluvieux, sans aucune assistance. J'estime que je suis en droit de lui révéler la vérité. Nesrine demeure figée. Elle regarde Faïza qui baisse les yeux, puis Hadjira qui ne cessait de la toiser. -Tu mens, s'écrie-t-elle en brandissant le poing. Tu mens, Hadjira. Sadjia est née dans cette famille. Elle est la fille légitime de Hichem et de Faïza. Le visage cramoisi, elle se tourne vers cette dernière. -Maman, dis quelque chose. Dis-lui que ce n'est pas vrai, que Sadjia est ta propre fille ! N'est-ce pas, maman ? Sadjia est bien née dans cette maison. Hein ? Faïza s'essuie les yeux et relève la tête. -Non, Sadjia n'est pas née ici. Je ne l'ai pas mise au monde. Elle nous a été confiée par quelqu'un. Je ne sais pas si cette femme est réellement sa mère, mais je l'ai trouvée dans un carton déposé au seuil de la maison voici plus de 25 ans. Nesrine se laisse retomber sur son siège. Elle tente de reprendre son souffle, mais ne le put dans l'immédiat, et prend d'une main tremblante son verre d'eau pour en boire quelques gorgées. Les battements irréguliers de son cœur n'étant pas pour arranger les choses, elle se relève et ouvrit toute grande la fenêtre du salon pour aspirer quelques goulées d'air. Hadjira suit le manège sans rien dire. Elle venait d'ôter son voile, et ses longs cheveux bouclés frôlèrent ses épaules et encadrèrent son visage. Faïza se rendra à l'évidence. Les cheveux de Sadjia étaient aussi bouclés et très beaux. D'ailleurs, ils avaient aussi la même couleur de base, bien que ceux de Hadjira soient striés de quelques cheveux blancs. Un peu plus calme, Nesrine reprend sa place et demande : -Alors maman, cette femme raconte-t-elle la vérité ? Faïza hoche la tête. -Oui. Nous avons accueilli Sadjia chez nous, il y a 25 ans. Elle nous a été confiée avec un écrit que je garde soigneusement dans mes affaires. Nesrine passe une main nerveuse sur son visage. Sans la venue de Hadjira, elle n'aurait jamais appris cette triste réalité. Sadjia, tout comme elle, avait été abandonnée à sa naissance, mais contrairement à son destin, le sien avait été bien plus clément. Elle comprenait maintenant la réaction de sa belle-sœur envers elle.
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