"C'est une catastrophe écologique nationale. Plus jamais ça ! Les pollueurs et les administrations qui ont octroyé des autorisations pour le déversement des déchets industriels toxiques seront sanctionnés", a promis Fatima-Zohra Zarouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables. Cette dernière a effectué une visite d'inspection avant-hier jeudi à Oran sur le site du lac Oum El Ghellaz, situé dans la commune d'Oued Tlélat, en compagnie du représentant du ministère de l'Intérieur qui affirme qu'une cagnotte de 153 milliards de dinars est disponible. Au lac, une zone humide, le constat est terrible avec la mort de centaine de poissons (carpes sauvages et carpes communes) et pourtant cette dernière catastrophe n'est pas la première du genre. Il y a déjà eu des cas similaires en 2013 et 2016. Malheureusement ces dernières années le lac est devenu un réceptacle de tous les rejets, notamment ceux provenant du pôle urbain d'Oued Tlélat et des zones d'activité de la commune. Le ministère a dépêché une équipe pluridisciplinaire composée d'inspecteurs, d'experts en biologie et des cadres des organismes sous tutelle, à savoir l'Observatoire national de l'environnement et du développement durable et le Commissariat national du littoral pour plus d'informations. Le premier constat auquel sont arrivés les experts est que la mort des poissons a été provoquée par l'asphyxie due à une très faible concentration d'oxygène dissous dans l'eau. En attendant les conclusions de l'ensemble des analyses, des mesures ont déjà été prises comme l'enlèvement et l'enfouissement du poisson mort, des inspections des unités industrielles environnantes d'Oued Tlélat, avec la vérification de leurs rejets. Il a également été question d'accélérer la concrétisation du projet relatif à la réalisation de la station de traitement des eaux usées, ainsi que la classification du site, en zone protégée. D'autres inquiétudes sont apparues, cette fois-ci à Arzew où les déchets chimiques ont tout détruit. Rencontré au CET de Hassi Bounif, le responsable Bernard Gay de Eco Green Process spécialisée dans le traitement écologique des eaux usées polluées confie : "Avec le rythme actuel de la pollution, l'Algérie risque de contaminer ses nappes phréatiques." NOUREDDINE BENABBOU