Sept élus sur un total de onze, que compte l'APC de Ramdane-Djamel, chef-lieu de daïra, à une quinzaine de kilomètres de Skikda, à majorité Islah, viennent de relancer le bras de fer qui les oppose depuis quelque temps au maire. Dans un communiqué, les contestataires ont dressé un véritable réquisitoire contre le P/APC l'accusant d'être à l'origine de graves dérives et dépassements dans la gestion de la commune. C'est ce qui, à leurs yeux, a justifié la mesure de retrait de confiance. Parmi les griefs retenus à l'encontre du P/APC, résumés en onze points, figurent “la gestion individuelle et la marginalisation des autres membres, la non-application des décisions approuvées par le conseil, le laisser-aller total des principaux acquis de la commune se rapportant au foncier géré par l'agence foncière et vendu en lotissements ou lots individuels sans qu'aucun centime ait été versé au compte de la commune, la non-exécution des décisions de justice en faveur de la commune, l'encouragement des constructions illicites par la délivrance de documents contraires à la réglementation, le refus d'appliquer les décisions de la commission d'hygiène et le refus de signer les arrêtés de fermeture proposés pour des considérations populistes, etc.” Ce retrait de confiance, soutient un des signataires du communiqué, est le second après celui du 23 avril 2005 que le P/APC a feint d'ignorer en adoptant une attitude de fuite en avant. Pour le P/APC que nous avons contacté, “c'est une vieille histoire qu'on exhume puisque tous les reproches formulés à mon encontre ne sont pas fondés et la tutelle avisée au sujet du retrait de confiance n'a pas statué, les signataires du communiqué ne disposant pas de la majorité des 2/3 prévue par les textes. Ils ne sont que 7 membres alors qu'il en faut 8“. Les contestataires affirment cependant que sur les 11 membres, 4 sont Islah, 3 FLN, 2 RND et 2 indépendants et que les 4 membres Islah sont totalement acquis à la cause du président, envers et contre tout, car, selon eux, ils respectent la démarche de leur parti. À ce sujet, on a tenu à nous souligner que les dossiers devant être débattus en assemblée sont traités et ficelés entre les 4 membres majoritaires d'El Islah bien avant la réunion prévue, confinant les autres membres dans des rôles de figurants. Face à ce qu'ils qualifient de tentatives du P/APC de ternir leur image auprès des citoyens, les “frondeurs” étaient dans l'obligation de réactualiser leur ancienne revendication de retrait de confiance qui était pendante au niveau de la tutelle. Ils se disent outrés par le comportement du P/APC qui multiplie les manœuvres dans le but de les diaboliser aux yeux de l'opinion, notamment en voulant leur imputer la faute de l'échec de l'adoption du budget complémentaire 2005. Se référant au code communal, ils affirment que la convocation de l'exécutif devait se faire le 13 juin 2005, alors que les convocations des membres, gardées à son niveau depuis le 3 juillet 2005, n'ont été remises que le 9 juillet 2005 à 4 jours de la réunion prévue, soit le 13 juillet 2005, contrairement aux textes qui prévoient dix jours. Le P/APC rétorque pour sa part : “Le communiqué n'est en réalité que l'œuvre d'une seule personne qui a tout manigancé mais qui n'a pu parvenir à ses fins. Pour l'heure, un des signataires du communiqué s'est déjà rétracté et les autres vont le suivre dans les jours à venir. Des contacts sont en cours pour étudier les revendications et régler le problème. En tout cas, il est sûr que le blocage dessert les intérêts de la commune et la tutelle doit réagir, car si le blocage persiste on s'acheminera vers la dissolution de l'assemblée et la nomination par l'administration de délégués. De toutes les manières, les problèmes de l'APC sont identiques à ceux que connaît l'APW et proviennent d'une volonté de déstabiliser le parti Islah.” Les membres récalcitrants persistent et signent, pour leur part, dans leur volonté d'aller jusqu'au bout de leur logique qui ne semble nullement affectée. Pour eux, il y a eu trop d'abus et d'injustices de la part du P/APC qu'il est impossible de passer sous silence en soulignant qu'ils refusent de partager la responsabilité, tout en s'interrogeant sur la passivité de la tutelle face à cet épineux problème. Z. Réda