S'ils ne sont pas contre le dialogue, les partis de "l'Alternative démocratique" posent leurs conditions avant d'aller vers "une solution de sortie de crise". Entre autres préalables, on note la libération des détenus d'opinion, la levée des contraintes sur l'activité politique et l'ouverture des médias publics à l'opposition.À l'issue d'une réunion tenue lundi en fin de journée au siège de l'UCP, l'Union pour le changement et la prospérité, les adhérents de l'Alternative démocratique (FFS, PT, RCD, UCP, PST, MDS, PLD et la Laddh) appellent à une manifestation commune de leurs militants et adhérents vendredi prochain. "(…) Nous avons décidé d'une action commune le 5 juillet 2019, qui coïncide avec le 57e anniversaire de l'Indépendance nationale", indique le communiqué de ce groupe de partis. À cette occasion, "nous appelons les Algériennes et les Algériens à manifester massivement et pacifiquement pour exiger le départ définitif du système, la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, l'arrêt de toutes les mesures répressives et le respect des libertés démocratiques", ajoute le document. Avant la rencontre "du dialogue national" prévue samedi prochain à Alger par le groupe des "forces du changement", ces formations politiques relèvent des contradictions dans le discours officiel des autorités. "Les ‘déclarations du régime inhérentes à l'accompagnement du mouvement populaire' et les ‘appels au dialogue' lancés par le régime en place sont contredits de manière flagrante par ses mesures belliqueuses contre tous les acteurs qui s'opposent au plan de sauvetage du régime/système qui veut imposer une élection présidentielle", indique le communiqué qui a dénoncé les arrestations des manifestants qui portaient l'emblème amazigh et la détention du moudjahid Lakhdar Bouregâa. "Ces faits, à eux seuls, démontrent, une nouvelle fois, l'impossibilité de toute solution conforme aux revendications des millions de citoyens dans le cadre du maintien du système en place", indique le document. Les signataires du pacte politique "pour une véritable transition démocratique" considèrent que "l'organisation d'une élection présidentielle dans le cadre du système actuel ne servira qu'à assurer sa pérennité". Avant d'aller vers "toute initiative dite de sortie de crise", ces partis posent des préalables, à savoir la "libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion, la levée de toutes les entraves à l'exercice du droit de manifester et de circuler sur tout le territoire national, l'ouverture du champ politique et médiatique à toutes les forces politiques, syndicales et associatives, l'arrêt immédiat de l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir et la fin du dispositif sécuritaire assiégeant Alger lors des manifestations".Avant la marche de vendredi, une rencontre regroupera ces partis et des syndicats pour arrêter une stratégie commune. Ils vont notamment définir les formes de la manifestation de vendredi prochain.