La procession humaine s'est ébranlée de la maison de la culture Taous-Amrouche pour emprunter l'itinéraire qui la mènera au siège de la wilaya, arpentant après le boulevard Amirouche, en passant par le port, puis par la route de la gare. Le mouvement populaire pour "le changement radical du système" est loin de faiblir à Béjaïa. En effet, des milliers de citoyens ont bravé la faim et la soif en participant à cette deuxième marche pacifique depuis le début du mois de Ramadhan pour "le départ du système et le rejet de l'élection" du 4 juillet prochain. Il était 13h et l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche est déjà noire de monde. Des manifestants affluaient de partout vers le point de départ de la marche. À 13h30, la procession humaine s'est ébranlée pour emprunter le même itinéraire depuis le début du mouvement vers le siège de la wilaya, rue de la Liberté, arpentant après le boulevard Amirouche, en passant par le port, puis par la route de la gare. Organisés en carrés, les marcheurs ont brandi des banderoles sur lesquelles ont été écrits des slogans hostiles au pouvoir. "Ni Gaïd Salah ni Bensalah, système rayah rayah", "Pour une transition démocratique", "Ulac smah ulac, ulac lvot ulac", "Matchi islamia matchi askaria, dawla madania" (ni Etat islamique ni Etat militaire, pour un Etat civil), "Nidhal nidhal hetta yesqat ennidham" (la lutte, la lutte jusqu'à la chute du système) sont autant de slogans scandés par les manifestants malgré le Ramadhan. Cela dénote, le moins que l'on puisse dire, la détermination de ces milliers de manifestants à poursuivre le combat jusqu'à son aboutissement. "Libérez Issad Rebrab, libérez Hadj Gharmoul, libérez Louisa Hanoune" Lors de cette 13e marche du mouvement populaire, nous avons noté la forte présence des posters du président du groupe Cevital, Issad Rebrab, brandis par des manifestants, dont des militants associatifs, des syndicalistes et des travailleurs du Groupe, exigeant sa libération au même titre que Hadj Gharmoul, Louisa Hanoune et tous les détenus d'opinion. Sur des banderoles déployées par les marcheurs, on pouvait lire : "Libérez Issad Rebrab, libérez Hadj Gharmoul, libérez Louisa Hanoune, libérez tous les détenus d'opinion. Non à la justice aux ordres." "Pour une véritable indépendance de la justice" Les avocats n'étaient pas en reste. Ils ont réaffirmé hier leur soutien au mouvement populaire en participant à la marche. Ils étaient des centaines à prendre part à la manifestation où ils ont scandé haut et fort : "Pour une véritable indépendance de la justice", "Âdala moustaqila, nkounou labasse" (Justice indépendante et nous serons en paix), "Art. 7 : le peuple est source de tout pouvoir", "La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple". L. OUBIRA