L'assemblée générale extraordinaire (AGE) de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA), tenue avant-hier à l'hôtel Royal de Béjaïa, a adopté une série de résolutions pour "accompagner et appuyer le mouvement populaire dans sa lutte pour le changement radical du système" et "défendre les manifestants arbitrairement arrêtés". Des actions concrètes à mener sur le terrain pour "réitérer son engagement indéfectible aux côtés du mouvement". Comme première action de terrain, l'AGE de l'UNAB a décidé d'une grève générale des avocats à l'échelle nationale pour ce jeudi 11 juillet. Une grève qui sera appuyée par trois marches synchronisées au Centre, à l'Est et à l'Ouest. S'agissant des manifestants arrêtés pour avoir déployé le drapeau amazigh dans des marches pacifiques, les membres de cette AGE dénoncent "énergiquement ces arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires engagées contre eux". L'assemblée a adopté en plénière une résolution portant constitution des collectifs d'avocats, qui intégrera les bâtonniers, pour assurer la défense de tous les manifestants incarcérés. Toujours dans le même chapitre, l'AGE des barreaux nationaux s'est également penchée sur la violence policière subie par les manifestants lors de la marche du vendredi 5 juillet. Ainsi, il a été décidé de recenser l'ensemble des manifestants victimes de ces bastonnades musclées, afin de porter plainte en leur nom contre les policiers auteurs de ces dépassements. L'UNBA dénonce vigoureusement ces brutalités policières qualifiées de "dignes de l'OAS". Parallèlement à ces actions de terrain, l'AGE de l'UNBA a décidé de mettre en place une cellule de crise sous l'égide du bureau national de l'UNBA pour suivre l'évolution du mouvement et entreprendre des actions que dicte la situation. Concernant la dernière offre de Bensalah qui appelle à un "dialogue inclusif", l'assemblée a exprimé un rejet irrévocable. Néanmoins, elle a décidé d'appeler "les forces progressistes à un regroupement autour de l'UNBA, afin d'élaborer une feuille de route pour une sortie de crise". S'adressant au Syndicat national des magistrats (SNM), issu du Club des magistrats libres, l'AGE de l'UNBA a décidé "de l'interpeller, afin d'honorer ses engagements pris lors du rassemblement des magistrats, le 11 mars dernier, devant la cour de Béjaïa". À préciser que l'actuel président du SNM n'est autre qu'Issaad Mabrouk, magistrat à la cour de Béjaïa. Des engagements, rappelle l'AGE de l'UNBA, portant sur "la non-arrestation des manifestants pacifiques du mouvement populaire" et "leur refus d'encadrer les élections". Ce sont là les résolutions fortes votées par les quelque 340 avocats issus des 21 barreaux présents à l'AGE de l'UNBA, tenue avant-hier à Béjaïa.