Ce vingt et unième vendredi de contestation a été caractérisé à Boumerdès par de nouvelles pratiques, de la part des services de sécurité, visant à étouffer le mouvement. En effet, lors de la marche d'hier à Boumerdès, toutes les banderoles et les pancartes ont été retirées des mains des manifestants par des policiers. Bien avant le début de la manifestation, le contrôle aux entrées de la ville a été renforcé. Des pratiques qui visent, d'après certains manifestants, à décourager les marcheurs du vendredi et aussi à masquer les slogans hostiles aux figures du régime et à la dictature militaire, qui sont habituellement écrits sur les pancartes et les affiches brandies lors des marches du vendredi. Cet état de fait n'a pas intimidé les citoyens qui ont continué à marcher pacifiquement tout en scandant divers slogans tels que "Y en a marre de ce pouvoir", "Had echaâb la yourid hokm el âasker min jadid" (ce peuple ne veut pas d'un règne militaire). Ils ont également appelé au départ du chef de l'état-major et à l'instauration d'un Etat civil. Bordj Ménaïel et Dellys sont les deux autres villes où les citoyens continuent de manifester. Les slogans, repris, hier, dans ces deux villes, n'étaient pas différents, sauf que là la présence policière n'a pas été remarquée. À Bordj Ménaïel où l'emblème amazigh était présent, les manifestants ont longuement scandé "Daoula madania, machi âaskariya" (Etat civil et non militaire).