Elle fait encore aujourd'hui partie des localités les plus déshéritées de la Kabylie. Elle est située pourtant à moins de dix kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, mais la commune de Tirmitine, qui compte quelque 19 000 âmes, fait encore aujourd'hui partie des communes les plus déshéritées de la Kabylie. En effet, en plus d'un manque criant d'infrastructures, qui est commun à la quasi-totalité des localités de la wilaya de Tizi Ouzou, la commune de Tirmitine ne dispose même pas d'une ligne de transport qui puisse relier ses trois versants, à savoir Zerrouda, Aït Arif et le chef-lieu communal Leksar. "Cela est un véritable handicap pour les habitants des villages de ces trois versants. Pour un simple document à se faire délivrer par l'APC, les habitants de Zerrouda et Aït Arif doivent faire un détour par Draâ Ben Khedda ou Tizi Ouzou pour rallier ensuite le chef-lieu de la commune et faire le chemin inverse au retour. Un vrai parcours du combattant", nous explique un habitant de la localité. À cela s'ajoute l'état désastreux du réseau routier dans sa totalité, à commencer par le CW 228 qui relie cette commune à Mâatkas. C'est un vrai calvaire pour les nombreux usagers. Les chemins vicinaux, qui mènent vers Zerrouda et Aït Arif, ne sont guère dans un meilleur état. Ceux menant vers les villages Sidi Salah et Thachachth ont atteint un tel niveau de délabrement que les habitants préfèrent plutôt les voir fermés que laissés dans un tel état. Le secteur de la jeunesse demeure, lui également, le parent pauvre du développement dans la commune. Si le stade communal a été, certes, réhabilité et désormais revêtu en gazon synthétique, les autres infrastructures sont tout simplement dans un état lamentable, empêchant ainsi toute autre pratique sportive, culturelle ou artistique. Sur les deux maisons de jeunes que compte la commune, seule celle du village Sidi Salah est fonctionnelle avec… les moyens du bord et qui ne profite qu'à une minime partie des jeunes, vu son éloignement des autres parties de la commune. Celle d'Azemmour Oumeriem n'est tout simplement pas opérationnelle, étant squattée par un citoyen depuis des années. Selon les dires de M. Sili, le P/APC, "les carences sont visibles dans tous les domaines, à commencer par le secteur de la santé. À Tirmitine, les citoyens ne peuvent recevoir que les soins les plus élémentaires. Pour le reste, ils doivent se rendre à Draâ Ben Khedda ou Tizi Ouzou. La polyclinique du chef-lieu manque cruellement de moyens, et le reste de la commune n'est couvert que par deux salles de soins, car deux autres sont fermées". Notre interlocuteur explique que, concernant l'électricité, plus d'une centaine de foyers attendent toujours leur raccordement depuis des années, la fibre optique n'enregistre qu'un très faible taux de pénétration et l'assainissement reste encore un point noir. "Des carences techniques subsistent également concernant l'AEP et cela fait que beaucoup de foyers en souffrent encore", dit-il estimant que "des efforts considérables de la part des pouvoirs publics sont nécessaires pour y remédier et espérer une amélioration significative". La seule satisfaction qui semble soulager la population de cette commune et de ses élus est le gaz naturel qui a atteint un taux de pénétration de 85%, "et qui atteindra 100% avant l'hiver prochain", précisera le maire de Tirmitine.