La ville de Drâa Ben-Khedda, 10 km à l'ouest de Tizi Ouzou, est devenue, depuis plus d'une semaine, invivable pour ses habitants en raison des ordures ménagères qui s'amoncellent dans tous ses coins et recoins, donnant, ainsi, un visage des plus hideux à ce centre urbain et dégageant des odeurs nauséabondes des plus insupportables. Aucun des quartiers de cette ville n'échappe à cette situation qui menace la santé des habitants en cette période de grosses chaleurs. C'est le cas des cités 400-Logements, 200-Logements, Chaba en passant par les cités Mahmoudi, Touares etc., des quartiers où des amas de déchets et d'ordures ménagères sont entreposés partout, aux abords des routes, à proximité des marchés et commerces, sur les placettes publiques, dans les cours des cités, sur les trottoirs etc. Ils débordent même sur les chaussées des routes principales par endroits, répandant ainsi une odeur nauséabonde et laissant échapper de grandes quantités de liquide noirâtre. "Nous vivons cette situation depuis maintenant plusieurs jours et cela devient vraiment insupportable. Des odeurs nauséabondes se dégagent partout où tu passes en ville et dans les quartiers. Nous craignons aussi des maladies. Le comble, c'est que certains citoyens, pour s'en débarrasser, incinèrent les déchets et les ordures sur place dans les quartiers, provoquant une odeur et une fumée étouffantes pour les habitants qui ne peuvent pas sortir dans les environs ou ouvrir même les fenêtres de leurs maisons", nous dira une dame habitant l'un des quartiers en question. Cette situation est une des premières conséquences de la grève déclenchée par les quelque 300 travailleurs de l'APC dimanche passé pour protester contre "le non-versement de leurs salaires depuis deux mois et contre les mauvaises conditions de travail, caractérisées par l'insécurité dans l'enceinte même de l'APC et le manque de moyens humains et matériels", comme il a été signalé dans une déclaration rendue publique par les concernés. Rencontrés sur les lieux, ces travailleurs ont, encore une fois, réaffirmé leur volonté de ne pas baisser les bras tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Ils n'excluent pas également le recours à d'autres actions, comme des rassemblements devant la daïra et de la wilaya si la situation n'est pas réglée d'ici la fin de la semaine. Pour rappel, l'APC de Draâ Ben-Khedda souffre d'un dysfonctionnement dû à la mésentente qui perdure depuis l'année passée entre le maire et son exécutif, ce qui a donné lieu à la non-approbation du budget primitif. Une situation qui a induit un blocage des salaires des travailleurs.