Une minute de silence a été observée par les manifestants devant la stèle érigée à la mémoire des victimes du Printemps noir. Des centaines d'habitants de la région de Larbâa Nath Irathen ont pris part, hier, à une marche initiée par le collectif Ath Irathen en marche, pour réclamer la libération des détenus d'opinion et réaffirmer la revendication du peuple appelant à l'instauration d'une république démocratique. La marche a débuté à 10h de la cité Tizi n'Semlal, située à la sortie est de la ville, pour se diriger vers le siège de la daïra, à l'autre bout de la ville, et rebrousser encore chemin vers le monument érigé à la mémoire de l'architecte du congrès de la Soummam, Abane Ramdane, au centre-ville de Larbâa Nath Irathen, cette région qui ne compte pourtant aucun détenu d'opinion ou pour port du drapeau amazigh, mais qui a tenu à se mobiliser par solidarité avec les détenus des autres régions et au nom de l'union du peuple contre le système dont tout le monde exige le départ. Les rangs de la marche ne cessaient de grossir au fur et à mesure qu'elle avançait vers le centre-ville. "Libérez les détenus", "Y en a marre des généraux", "Dawla madania, matchi âaskaria", scandaient les manifestants qui brandissaient le drapeau national et l'emblème amazigh par dizaines. Au premier rang de la marche, les manifestants ont déployé une large banderole sur laquelle on pouvait lire : "Ceux qui sont à l'origine de la crise ne peuvent la résoudre. Gaïd Salah tu en fais partie, tout le système doit dégager. Vive l'Algérie." Sur une autre banderole, on pouvait lire en tamazight : "Skud mazal tarwa lehlal igueni ur inegrara." Une expression du Rebelle assassiné Matoub Lounès. Arrivés devant la stèle érigée en face de l'ancienne brigade de gendarmerie à la mémoire des victimes du Printemps noir, une minute de silence a été observée par les manifestants avant de reprendre la marche en scandant : "Pouvoir assassin" puis "Ça y est, c'est bon chaâb président", "Bensalah dégage", "Bedoui dégage", "Gaïd Salah dégage", "RND, FLN dégagez"... Devant le tribunal, une halte a été observée et la foule scandait : "Libérez la justice", "Libérez les détenus." Tout en avançant, les manifestants reprenaient en chœur "Ya El Gaïd tamourt agui Tamazgha, matchi n el Imarat", "Nekni nennad atsrouhem", "Système dégage." Alors que devant le siège de la daïra locale la foule scandait : "Klitou lebled ya serrakine", devant le siège de la sûreté de daïra, elle scandait plutôt : "Hawlik laâlam, arwah eddih." La marche s'est dispersée dans le calme devant le monument d'Abane Ramdane où les initiateurs ont improvisé une prise de parole pour appeler à la libération des détenus d'opinion et dénoncer l'arbitraire et les manœuvres du pouvoir qui tente d'écraser la révolution du peuple.