Une vive polémique a éclaté, hier, entre Bagdad et le Koweït, le Parlement irakien accusant son voisin de multiplier les violations de frontière, le jour même du 15e anniversaire de l'invasion du Koweït par l'Irak, alors que la violence a fait neuf nouvelles victimes. “Nous possédons des informations selon lesquelles les Koweïtiens ont comblé le fossé creusé en 1991, pour délimiter la frontière ; ils ont pénétré d'un kilomètre à l'intérieur du territoire irakien”, a affirmé Jawad al-Maliki, chef de la commission de la défense et de la sécurité de l'assemblée nationale. “Ils ont même dépassé cette limite pour installer des derricks sur nos terres agricoles. ils ont détruit des maisons à Oum Qasr avec des bulldozers et ont installé de nouvelles démarcations sur la frontière”, a-t-il ajouté lors d'un débat à l'Assemblée. Il a annoncé qu'une délégation composée de trois parlementaires et d'un responsable du ministère irakien des Affaires étrangères se rendra aujourd'hui au Koweït pour discuter du sujet. Depuis plusieurs jours, une tension persistante se développe à la frontière entre les deux pays, avec des manifestations d'Irakiens protestant contre l'installation par les Koweïtiens d'une barrière à la frontière. L'armée du président irakien déchu Saddam Hussein avait envahi et annexé en 1990 le Koweït, d'où elle avait été chassée par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis, après sept mois d'occupation, en février 1991. Sur le plan politique, le chef du comité de rédaction de la Constitution, cheikh Houmam Hammoudi, a annoncé lundi passé que le projet de la nouvelle Constitution sera remis au Parlement le 15 août pour être débattu. Il a annoncé un calendrier pour terminer la rédaction de ce texte avant le 15 août : les forces politiques devront se réunir le 5 août pour aplanir les divergences sur des points importants et les résultats de cette réunion seront annoncés par le Comité de rédaction le 12 août au Parlement. À ce sujet, l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, a appelé dans un communiqué les responsables politiques irakiens à assumer leurs responsabilités.