L'ancien ministre de l'Industrie et des Mines Mahdjoub Bedda a également eu droit à un deuxième mandat de dépôt dans ce lourd dossier de corruption. L'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près la Cour suprême dans l'affaire Ahmed Mazouz, propriétaire de l'usine SKD des mini-trucks de marque Cherry, des bus de marque Higer et des camions de marque Schacman, basée à Sétif, et de l'usine N'gaous (basée à Batna), et dans l'affaire liée au financement occulte de la campagne électorale du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Et si Ahmed Mazouz a reconnu, lors de son audition par les gendarmes enquêteurs et par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, avoir été approché par Sellal à qui il avait remis de l'argent pour soutenir le 5e mandat, hier, l'ancien Premier ministre, incarcéré le 13 juin dernier dans les affaires Ali Haddad et les frères Kouninef, a confirmé à la Cour suprême avoir été l'un des principaux instigateurs de la collecte de fonds pour la campagne de Bouteflika, avant qu'il ne soit évincé et remplacé par l'ex-ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane. Selon un communiqué de la Cour, Sellal est poursuivi pour octroi d'indus avantages à autrui lors de passation d'un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires, abus de pouvoir délibéré par un agent public en violation des lois et réglementations, conflit d'intérêts, corruption lors de passation de marchés publics et dilapidation volontaire de deniers publics, utilisation illicite et abusive en sa faveur ou en faveur d'une tierce partie de biens publics, blanchiment d'argent et participation au financement occulte de la campagne électorale. Et si l'ensemble des témoins cités dans cette affaire a bénéficié de la liberté provisoire, il est clair que les extensions de délits ordonnées par le juge d'instruction, sur la base des requêtes introductives envoyées par le parquet général et les services de sécurité, ont donné lieu à l'interpellation de l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 17 juillet dernier. Celui-ci a, d'ailleurs, été entendu, hier, par le juge d'instruction près la Cour suprême dans la l'affaire de l'usine SKD appartenant à Mazouz. Selon nos sources, le mis en cause a été inculpé, placé en détention provisoire et reconduit à la prison d'El-Harrach. La justice reproche à Mahdjoub Bedda l'octroi d'indus avantages à autrui lors de passation d'un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires, abus de pouvoir délibéré par un agent public en violation des lois et réglementations, conflit d'intérêts, corruption lors de passation de marchés publics et dilapidation de manière volontaire de deniers publics, utilisation illicite en sa faveur ou en faveur d'une tierce partie de biens publics et blanchiment d'argent. Le 3 juillet dernier, le tribunal de Sidi M'hamed avait prononcé la détention préventive à l'encontre du fils de Sellal, en l'occurrence Farès Sellal, cité en qualité d'associé de l'homme d'affaires Ahmed Mazouz. Farès Sellal jouissait de largesses du temps où son père était à la tête du Premier ministère. L'enquête a démontré que Sellal avait pesé de tout son poids pour octroyer des autorisations et des dérogations à l'homme d'affaires Ahmed Mazouz, en contrepartie d'associations avec son fils. L'extension de compétence géographique dans plusieurs wilayas, telles que Sétif et Batna, dans le cadre de l'enquête judiciaire confiée à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jdid, avait démontré plusieurs soupçons de corruption.