La population n'a pas mis longtemps pour réagir aux manœuvres du pouvoir en adaptant ses slogans et en hissant la barre de ses revendications. Ce 24e vendredi de mobilisation a surtout été une réponse au discours de Gaïd Salah et au panel pour le dialogue installé par Bensalah. Fidèles aux rendez-vous comme chaque vendredi et malgré un soleil de plomb et une chaleur suffocante, des dizaines de citoyens ont, encore une fois, battu le pavé, hier à Sidi Bel-Abbès, pour ce 24e vendredi consécutif de protestation avec la même détermination et la même ferveur pour réitérer leur attachement au hirak mené depuis le 22 février dernier au cri de "Inébranlables, nous ne nous arrêterons pas" et en scandant des slogans réclamant le changement radical du régime en place et le départ de ses tenants : "Ô régime de la cocaïne, libère les détenus politiques et d'opinion", "Pas de dialogue ni d'élection avec les gangs", "Bensalah dégage" et "Le peuple veut le changement du système". Lors de cette mobilisation pacifique entamée juste après la prière sur la place du 1er-novembre-1954, les manifestants, composés essentiellement d'hommes et de femmes de tous âges et dont certains étaient accompagnés de leurs enfants, ne se sont pas limités à ces slogans, mais ont également réitéré leur appel pour la libération de tous les détenus politiques et d'opinion. Aussi, tout en réaffirmant le caractère pacifique de leur mobilisation citoyenne, la foule a également crié haut et fort des mots d'ordre tels que "La mise en place d'un Etat de droit bâti sur les principes de la démocratie", "Une justice indépendante" et surtout le rejet du très controversé panel de médiation, concertation et de dialogue fragilisé par le discours du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah. "Pas de dialogue avec la bande au pouvoir" a été également scandé tout au long du parcours de la marche, à travers les rues de la ville. Des pancartes et des banderoles ont été également brandies par les manifestants, sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : "Liberté pour Lakhdar Bouregâa", "Oui à un Etat civil. Non à un Etat militaire", "Le hirak me représente", "Karim Younès l'imposteur", "La liberté est un droit et non une revendication", "Libérez l'Algérie", "Libertés académiques et liberté d'expression" et "Pas d'élection avec les gangs". La marche s'est déroulée dans le calme et sans aucun incident, a-t-on constaté.