Il semblerait que ni les tensions géostratégiques ni les réductions de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ne semblent suffisantes pour redresser durablement les prix du baril. Malgré l'accord renouvelé pour limiter la production, les cours du pétrole ont amorcé un nouveau mouvement baissier depuis quelques jours. Une trajectoire d'autant plus inattendue que les tensions au Moyen-Orient devaient faire grimper les cours. De même, la baisse des stocks américains la semaine dernière aurait dû faire remonter les cours. Les fortes tensions autour de l'Iran sont aussi de nature à faire grimper fortement les cours. Mais au final, les cours sont en repli. Il semblerait que ni les tensions géostratégiques ni les réductions de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne semblent suffisantes pour redresser durablement les prix du baril. Hier, les cours du pétrole baissaient dans les échanges européens, restant proches de leur plus bas niveau en sept mois pour le Brent et en un mois et demi pour le WTI. Le baril de Brent a flanché de 4% touchant les 56,50 dollars. Depuis son dernier pic en avril dernier, le Brent recule de plus de 20%. Même tendance pour le WTI, référence américaine, qui est tombé à 51,30 dollars. Mardi, en cours d'échanges américains. En dépit de ces facteurs de hausse, les prix du pétrole restent victimes de la guerre commerciale sino-américaine qui bouleverse le marché. Alors que les experts tablaient sur un règlement du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, Donald Trump a pris de court tout son monde en annonçant une nouvelle salve de 10% de droits de douane à compter du 1er septembre. La réponse de la Chine ne s'est pas fait attendre et le monde est ainsi entré dans une période d'incertitudes, où la croissance mondiale est la première à en pâtir. Il faut dire que dès l'annonce de ces nouveaux droits de douane, jeudi dernier, les cours du Brent ont dévissé de 7,2% en une séance tandis que les cours du WTI ont enregistré un recul de 8%. La baisse s'est poursuivie depuis et aucun signe positif ne semble devoir pointer à l'horizon. Selon les experts, cette guerre risque d'influer sur la croissance économique des deux pays, considérés comme les plus grands consommateurs de pétrole au monde. Et si leur développement économique ralentit, cela va se répercuter sur la demande en pétrole. Ce qui se traduira par la baisse des prix du pétrole que seule la hausse de la demande pourra arrêter. D'ailleurs, l'Energy Information Administration (EIA), l'agence fédérale de l'énergie américaine, a abaissé mardi sa prévision de croissance de la demande pétrolière mondiale pour cette année de 70 000 barils par jour (bpj). Pour soutenir les prix, les pays de l'Opep et leurs alliés non-Opep ont, pour rappel, reconduit au début du mois de juillet dernier à Vienne leur accord de réduction de l'offre de pétrole sur le marché de 1,2 million de barils/jour, et ce, jusqu'au mois de mars 2020, à raison de 800 000 barils pour les pays Opep et 400 000 pour les pays non-Opep. L'Opep a vu sa production du mois de juillet baissée de 280 000 barils par jour par rapport au chiffre révisé de juin dernier. En vain. Les craintes d'un ralentissement de la demande mondiale pèse sur le marché.