Tout en exprimant de sérieuses inquiétudes, face aux évènements qui se déroulent en Mauritanie, la communauté internationale a appelé au respect du cadre démocratique. Plusieurs pays ont réagi, hier, en condamnant le coup d'Etat perpétré en Mauritanie contre le président Maaouiya Ould Taya par des militaires de la garde présidentielle. La Commission européenne a dénoncé, hier, la “prise du pouvoir par la force” en Mauritanie. Le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel, “a déploré dans le même temps, la prise du pouvoir par la force et a appelé au respect de la démocratie et du cadre institutionnel légal”. “La commission continuera à suivre très attentivement l'évolution des évènements et, le moment venu, appréciera la situation en fonction des dispositions applicables de l'accord de Cotonou dont la Mauritanie est signataire”, poursuit-elle dans un communiqué. Le gouvernement espagnol a exprimé, quant à lui, son “inquiétude” face aux évènements qui se déroulent en Mauritanie, où les auteurs d'une tentative de coup d'Etat ont annoncé qu'un conseil militaire avait pris le pouvoir. Madrid “suit de très près les informations sur les évènements en Mauritanie et exprime son inquiétude face à ces faits qui se déroulent dans un pays ami, voisin et avec lequel nous avons des liens historiques et d'avenir”, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La France de son côté a réagi par la voix de la porte-parole du Quai d'Orsay, Cécile Pozzo di Borgo en indiquant que “comme dans toute situation analogue, nous suivons la situation avec attention en liaison étroite avec nos partenaires africains et occidentaux”. Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, s'est déclaré “profondément troublé” par ce coup de force, a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric. Kofi Annan “condamne toute tentative de changement inconstitutionnel de gouvernement qui surviendrait dans quelque pays que ce soit”, a ajouté le porte-parole. “Les différends de nature politique devraient être réglés de manière pacifique à travers le processus démocratique”, a estimé M. Annan. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, de son côté “condamne fermement toute prise de pouvoir ou toute tentative de prise de pouvoir par la force” et “suit avec préoccupation les informations en provenance de Nouakchott”, la capitale mauritanienne, affirme le communiqué diffusé au siège de l'UA à Addis Abeba. M. Konaré “réaffirme le rejet total par l'UA de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement et son attachement au respect de l'ordre constitutionnel”, souligne la même source. Synthèse N. M.