Plusieurs pays africains et arabes ont plaidé pour le retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Il s'agit pour le médiateur de l'UA, de l'une des priorités actuelles, en plus de la réintégration du Soudan dans le concert des nations africaines. La signature de l'accord final de transition entre l'opposition menée par l'ALC et les militaires au pouvoir commence d'ores et déjà à avoir des retombées positives sur le Soudan. Elles sont d'abord diplomatiques. Plusieurs pays africains et arabes ont plaidé dès samedi soir, pour le retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Pour l'UA, à travers son médiateur éthiopien Mahmoud Dreir, le retrait du Soudan de la black list est désormais une priorité, en plus de la réintégration de Khartoum dans le concert des nations africaines. Lors d'une conférence de presse, à l'issue de la cérémonie de signature, l'émissaire africain a déclaré que le slogan de la prochaine phase devrait être "La réconciliation nationale entre tous les Soudanais", ajoutant que "le retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme et l'exonération des dettes extérieures constitueraient l'une des premières priorités de la prochaine étape". Mahmoud Dreir a fait savoir par ailleurs que la "Déclaration constitutionnelle" finalisant un accord pour un transfert du pouvoir aux civils, instaurerait "une transition sûre menant à une transformation démocratique". Cet accord, rappelle-t-on, a été signé, samedi à Khartoum, lors d'une cérémonie officielle, par Mohammed Hamdan Daglo, dit "Hemeidti", numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l'ALC, fer de lance de la contestation. Plusieurs chefs d'Etat et des institutions internationales ont salué la signature de cet accord qui met fin à un mouvement de contestation inédit, commencé le 19 décembre 2018. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a chaleureusement félicité le peuple soudanais à la suite de cet accord historique. António Guterres n'a pas manqué de mettre en exergue la médiation de l'UA et de l'Ethiopie dans la supervision et la coordination des pourparlers menés par les Soudanais. L'ONU s'est dite prête à soutenir ce processus de transition qui s'étalera sur 39 mois. "Le secrétaire général attend avec impatience de coopérer et d'appuyer les organes directeurs de transition. Il souligne l'engagement des Nations unies à soutenir le processus de transition et à poursuivre les aspirations à long terme des citoyens soudanais en matière de démocratie et de paix", a indiqué un communiqué des Nations unies, diffusé hier. Le chef de l'ONU a aussi estimé qu'il importait de préparer le terrain pour le redressement économique et social du Soudan et de maintenir le pays sur la voie du développement durable dans l'intérêt de tous les citoyens. Washington, pour sa part, a estimé que l'opposition et l'armée ont fait un pas important dans l'édification d'institutions légitimes et civiles. "L'Alliance pour la liberté et le changement et le Conseil militaire de transition ont fait un pas en avant important", ont soutenu les Etats-Unis. "Nous attendons avec impatience l'assermentation du Conseil souverain le 19 août (hier, ndlr) et la nomination d'un Premier ministre le 20 août", a souligné la diplomatie américaine, dans un communiqué diffusé hier. L'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Kenya et plusieurs pays africains et arabes ont salué l'importance de cet accord historique ouvrant la voie au transfert du pouvoir aux civils.