Oran a repris, hier, avec les marches populaires après plus d'un mois d'absence, remplacées entre-temps par des agoras citoyennes qui se tenaient à la place d'Armes. Ce sont quelque 70 personnes qui ont répondu aux appels relayés sur les réseaux sociaux pour investir la rue et marcher de la place du 1er-Novembre jusqu'au siègede la wilaya pour commémorer "ce jour historique", celui du20 Août, en scandant les slogans chers au hirak. D'une rare virulence, les manifestants s'en sont pris aux symboles du régime, à leur tête Gaïd Salah, mais c'est surtout Karim Younès, le coordinateur de l'instance de dialogue et de médiation, qui en a pris pour son grade. "Karim Younès dégage", "Karim Younès à la poubelle", "Karim Younès chiyate les généraux", "Makanche hiwar maâ el-îssabate" (Pas de dialogue avec la bande), pour dénoncer le simulacre de dialogue entamé depuis une dizaine de jours, ont été les quelques slogans entendus sur un trajet ponctué par des haltes devant, entre autres, la mouhafadha d'Oran où on a entendu les classiques de la marche demandant le départ du FLN, du RND, du gouvernement Bedoui et du Parlement. Des chants ont été entonnés à l'occasion de la commémoration du Congrès de la Soummam appelant à la libération des détenus d'opinion, Bouregâa en premier. "Libérez Bouregaâ", "Ya Amirouche ya Haouas, Bouregaâ fi lahbass", "Mounadhiloun fi lahbass" et les manifestants d'appeler la justice à s'intéresser aux intouchables. "Ya adala winek, ouled Gaïd dayrine hala", "Adala hourra moustakila" (Justice libre et indépendante). "Dawla madania machi 3askariya, machi boulicia", "Nous ne sommes pas des zouaves, nous sommes des nationalistes", "Algérie algérienne", ont également été scandés à la gloire de l'unité du pays, dénonçant vivement les tentatives de division des enfants de l'Algérie. Certains ont appelé à réitérer ces marches tous les jours jusqu'à l'obtention de toutes les exigences populaires. Les manifestants se sont réunis, sous un soleil de plomb, devant le siège de la wilaya reprenant les mêmes chants contestataires avant de se disperser dans le calme. Saïd Oussad