Les manifestants ont réitéré leur refus d'aller vers des élections sur mesure et un président désigné. Bravant la canicule qui sévit à Sidi Bel-Abbès, les manifestants déterminés plus que jamais à poursuivre leur mobilisation, sont descendus, hier, dans les rues de Sidi Bel-Abbès pour dire haut et fort : "Non au dialogue et à l'élection présidentielle jusqu'au départ de tous les symboles du régime politique en place." En effet, quoique leur nombre ne soit pas très important comme ce fut lors des précédents vendredis, les dizaines de citoyens, dont la plupart drapés dans l'emblème national et brandissant des pancartes et autres banderoles portant des slogans hostiles au pouvoir et dénonçant le panel de dialogue et de médiation mené par Karim Younès ont d'abord investi la place publique du 1er-Novembre-1954 avec les mêmes mots d'ordre, à savoir "Le changement est notre seule revendication", "Les esclaves de Bouteflika, dégagez" et "Karim Younès, FLN, APN, dégagez". Remontés comme au début de cette mobilisation en février dernier, les manifestants ont réitéré leur refus d'aller vers des élections sur mesure et un Président désigné en scandant : "Où est ce dialogue, alors que la capitale est sous blocus ?, "Pas de dialogue, pas d'élections avec les fraudeurs", "Où est ce changement vous êtes tous des kachiristes ?". Dans la foulée, les protestataires n'ont pas épargné Karim Younès, Ali Benflis qui ont été vilipendés aux cris de "Pas dialogue, Karim Younès partez" et "Ali Benflis, tu es avec eux et ton avenir sera le même que celui des gangs", "Pas de dialogue, votre départ est obligatoire", "El-hirak se porte bien" et "Ma kanch intikhabet maâ el-îssabate". La foule s'est ensuite dirigée vers les quartiers populaires, changeant ainsi d'itinéraire. Tout le long du trajet, les manifestants ont pour la énième fois tenu à dénoncer la couverture médiatique de la presse publique et des chaînes de TV privées, qui, selon eux, déforment les slogans des manifestants. "Ni dialogue ni confiance jusqu'à ce que le système corrompu tombe", "Vous partirez tous et personne n'échappera" et "Système, y en a marre de vous', crient-ils encore. Divers slogans ont été écrits sur les pancartes brandies par les manifestants et sur lesquelles on pouvait lire : "Celui qui mène le dialogue, ses paroles sont déplacées et inacceptables", "Le peuple refuse la désignation d'un Président", "Quel dommage, les gangs mènent le dialogue", "Pas de dialogue, pas d'élections avec les gangs, Bensalah, Karim Younès et le gouvernement", "Un Etat civil et non militaire". A. BOUSMAHA